Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 236]

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MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES

DE BOURBON-L'ARCHAMBAULT,

.zaine d'années, réparation qui fit découvrir quelques dalles de marbre avec une statuette antique très mutilée (*)

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Quant au captage qui existait alors, il a dans la suite

Au lieu de raconter, comme les autres poètes de l'époque, des récits de batailles ou des exploits de héros devenus légendaires, il s'est attaché à faire un tableau

servi de base à tous les autres, et ses substructions

-de moeurs contemporaines ; et, comme il a choisi les bains

.existent encore à une faible profondeur sous les fondations du captage moderne. Sous les empereurs chrétiens, on continua à fréquenter les bains de Bourbon ; quelques médailles en bronze de

de Bourbon pour y placer quelques-unes de ses principales scènes, nous en avons une description fort exacte. Nous voyons d'abord que la réputation de ces eaux .devait être alors considérable Guillaume, dit le poète (*) (c'est son héros), va et vient tout seul par la ville, sans se soucier de la boue ni de la poussière, sans respect humain, et pourtant il ne 'manquait pas d'étrangers qui étaient venus de France,

,ce temps, peut-être offertes en ex-voto au dieu de la source, ont été retrouvées dans le réservoir lors d'un cu-

rage fait en 1860; nous dirons plus tard à quelles curieuses observations minéralogiques elles ont donné lieu; ici il nous suffit de constater que quelques-unes d'entre -elles portaient le nom de Licinius (beau-frère de Constantin le Grand) et d'autres celui de Constance Chlore. Au VIII0 siècle, nous savons que Bourbon fut pris et brûlé par Pépin, venu pour châtier Waifer. Puis nous le -voyons donné en fief par Charles le Simple à son favori Adhémar ; la principauté devient duché (1 ; Guy de Bourbon y construit un château important (Ir siècle); la for-

tune des ducs de Bourbon grandit sans cesse ; enfin au

,de Bourgogne, de Flandre, de Champagne, de Normandie, -de Bretagne, pour prendre les eaux. » Voici maintenant quelle était la disposition des bains (**) « À Bourbon, il y avait des bains richement installés

'où tous, gens du pays ou étrangers, pouvaient se bien traiter. Un écriteau placé dans chaque bain en indiquait les propriétés, et il n'y venait boiteux ni écloppé qui ne 's'en retournât guéri, pourvu qu'il y restât le temps nécessaire. On pouvait se baigner quand on voulait et l'on

XII0 siècle, nous retrouvons un document qui mentionne les sources. C'est un curieux roman écrit en vers de la langue d'oc, par un poète du pays (*"), qui paraît être venu à Bourbon

n'avait à redouter aucun empêchement, du moment qu'on

pour assister aux magnificences du mariage d'un duc

On trouve là des bains d'un effet certain contre toutes les maladies, chacun bien couvert et bien clos de murs

.Archambauld (****).

-avait fait marché avec le propriétaire des bains. Dans .chacun d'eux il y avait une source d'eau bouillante, et à côté surgissait une eau froide qui rafraîchissait la chaude. .comme une maison ; des chambres sont préparées en lieu

(*) Aujourd'hui au musée de Moulins. (**) Le nom d'Archambaulcl, ajouté à celui de Bourbon, vient

tranquille, où l'on peut se reposer et se rafraîchir à son

d'un seigneur Archambauld ler, dont on connaît une guerre

Il semble résulter de cette description qu'il n'y avait

contre Landré, comte de Nevers. (***) Le roman de Flamence, publié d'après le manuscrit unique de Carcassonne, par P. Meyer. Paris, Frank, 1865, 1 vol. in-8". Cf. Revue bourbonnaise, 15 août 1884, et le Château de Bourbonl'Archgmbault, par Gelis-Didot et Grassoreille, 1887. ("***) Un trait de la vie de celui-ci est figuré dans un tableau de

aise. »

Roger Van der Weyden, reproduit dans une tapisserie de la cathédrale de Berne (voir la Tapisserie, de Miintz, chez Quantin). (*) P. 345, vers 3805. (**) P. 301-302, vers 1492.