Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 193]

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GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DU CENTRE DE LA FRANCE.

reusement inédite), dressée par M. Mollard, montre un bassin assez étendu de ce terrain tout autour de Gouzon, .où il occupe une superficie d'environ 12.000 hectares. s'élève dans cette région à la cote 400; à ce dépôt sont subordonnés quelques amas de calcaire et de gypse. Quelques lambeaux moins importants sont situés, un peu plus au nord, près de Genouillat, Malleret, Boussac, Lavaud-Franche et Soumans. Aux Pierres-Jomâtres, près Boussac, le grès sidérolithique formé d'éléments granitiques est souvent très difficile à distinguer du granite sous-jacent. Dans le département de la Vienne, le terrain sidérolithique est très développé sur tous les plateaux juras-

quelques travaux en divers points de cette région, no-

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siques (*); il est formé comme dans l'Indre, d'argiles

plus ou moins sableuses, présentant des colorations variées et consolidées par places en grès plus ou moins durs. Le minerai de fer s'y trouve en gisements nombreux qui ont été particulièrement exploités dans l'arrondissement de Montmorillon. Par places des marnes et calcaires lacustres sont superposés à ces dépôts.

Les dépôts sidérolithiques de l'arrondissement de Montmorillon débordent bien nettement sur les ,terrains primitifs et arrivent dans la vallée de la Gartempe, jusqu'aux environs de Bellac, où ils atteignent la cote 320. De l'autre côté de l'isthme, qui réunit le bassin parisien au bassin girondin, nous retrouvons le terrain sidérolithique avec les mêmes caractères dans la Charente et dans la Dordogne, où il renferme de nombreux gise-

ments de minerai de fer autrefois exploités dans un grand nombre de localités. Le minerai de manganèse s'y trouve aussi en petits amas qui ont été l'objet de

(*) Letouzé de Longuemar, Études géologiques et agronomiques sur le département de la Vienne.

tamment aux environs de Nontron.

Le terrain sidérolithique déborde également de ce côté sur les roches primitives du plateau central, et il remonte même le long de la vallée de la Vienne jusqu'à Limoges (*), à l'altitude ,`IiÙ ; il y possède les mêmes caractères que nous avons signalés jusqu'ici. Il est accompagné de quelques amas gypseux et est exploité en plusieurs points pour terre à briques ou terre à cazettes et matériaux de construction (grès). Plus à l'ouest nous avons observé, dans le département des Deux-Sèvres , un lambeau de terrain sidérolithique avec calcaire lacustre, entre Saint-Maixent et la MotheSaint4Iéraye ; ce lambeau est disposé le long d'un grand plissement, dirigé du sud-est au nord-ouest, qui fait ap-

paraître les micaschistes sur une bande très peu large, depuis la limite du département de la Charente jusqu'à Saint-Maixent, en passant entre Melle et Lezay. En résumé, nous voyons le terrain sidérolithique former une zone continue sur toute la bordure septentrionale et occidentale du plateau central, depuis la vallée de l'Allier

jusqu'à celle de la Dordogne. On le retrouve en lambeaux discontinus sur le plateau central, ce qui laisse supposer qu'il y possédait autrefois une plus grande extension et qu'il formait peut-être une nappe continue qui a été enlevée en grande partie par l'érosion.

Lorsque l'on s'éloigne du massif central, le terrain sidérolithique disparaît ; il constitue, dans le bassin parisien, un facies spécial qui parait intimement lié au voisinage des roches primitives.

Relations de l'argile à silex et de l'argile à minerai de (*) Carte géologique du département de la Haute-Vienne, par M. Mollard.