Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 192]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

338 197m

198 199 C,11)

DU CENTRE DE LA FRANCE.

GISEMENTS DE MINERAI DE FER

argile grise compacte, plaquettes de grès gris. argile jaune. sable jaune argileux. fin du sondage.

Il est impossible de rapporter au trias les sables, argiles et grès rencontrés dans ce sondage, puisque l'épaisseur totale du lias de la contrée, composé d'argiles, de marnes et de calcaires, est d'environ 100 mètres, lesquels n'ont pas été certainement traversés par le puits, situé dans une zone d'affaissement au nord de la région occupée par le lias.

Il faut donc admettre que le sondage a traversé le terrain sidérolithique sur une épaisseur de 200 Mètres, résultat surprenant qui ne peut s'expliquer qu'en suppo-

sant que le puits est tombé sur le remplissage d'une cheminée remplie de matières sidérolithiques. Au delà de la Creuse, à l'ouest d'Argenton et au sud de la Creuse, entre Saint-G-aultier et le Blanc, la formation sidérolithique est encore bien développée, mais elle disparaît souvent sous des dépôts plus récents de limon pliocène. Sur les bords de l'Anglin, de Beauvais à Vouhet, nous

avons relevé la coupe suivante qui montre un conglomérat à silex à la base du terrain sidérolithique une

carrière près de Beauvais exploite un grès à ciment blanc, au-dessous duquel on observe le même grès ma-

culé de taches brunes et rouges avec minerai pisolithique, et enfin des poudingues et brèches à silex jurassiques reposant sur le calcaire. C'est le plateau situé entre la Claise et la Creuse qui offre le développement le plus typique du terrain sidérolithique ; il affleure partout à nu et imprime à cette région sauvage, désignée sous le nom de Brenne, un caractère tout particulier ; aussi possède-t-elle un cachet qui lui appartient en propre et qu'il serait difficile de retrouver

339

en aucun autre pays de France. Ce sont partout des dépressions en fond de bateau occupées par des étangs, tandis que surgissent çà et là, au milieu des landes couvertes de bruyères, de petits mamelons, d'une forme régulièrement conique, qui souvent s'alignent les uns au bout des autres et donnent au paysage quelque chose de fantastique.

La Brenne s'étend de l'est à l'ouest entre Meobec et Douadic ; sa superficie est d'environ 80.000 hectares dont plus de 4.000 étaient autrefois occupés par des étangs. Le sol de la Brenne est formé par le grès sidérolithique d'ordinaire gris, avec nombreuses taches rougeâtres ; il passe par places à des argilolithes plus ou

moins compactes. Le grès est appelé par les habitants du pays grison, tandis que l'argile sableuse, provenant de la décomposition des grès et de l'argilolithe, est nommée falaise. Les monticules à formes coniques sont constitués par des grès plus solides qui ont mieux résisté au travail des agents d'érosion. L'épaisseur des grès de la Brenne dépaSse 30 mètres ;

elle varie d'ailleurs très rapidement d'un point à un autre, de sorte que l'on voit souvent le calcaire jurassique remonter à la surface et constituer des îlots calcaires au milieu de la formation sidérolithique.

Sur les bords de la Brenne, au nord de la Claise, le terrain sidérolithique se prolonge et contient, près de Sainte-Gemme, des gisements importants d'argile réfractaire exploitée pour les porcelaineries de Limoges comme terre à cazette. Le terrain sidérolithique de l'Indre s'arrête à la limite

des terrains stratifiés ; on peut dire même qu'il ne dépasse pas les affleurements du lias supérieur. Au delà, sur les terrains cristallins du plateau central, il n'existe plus qu'à l'état de lambeaux. Néanmoins, la carte géologique de la Creuse (malheu-