Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 144]

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REVUE DE MINÉRALOGIE.

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PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES MINÉRAUX.

c'est-à-dire que la forme primitive est à très-peu près un prisme hexagonal, dont les axes sont a h = 1: 3,31.

La tridymite a pour forme un prisme hexagonal, dont les paramètres sont

a:h= 1

4,638 ou sensiblement 1

x 3,31

1:

Enfin, le quartz, considéré comme hexagonal, a pour paramètres a :h= 1: 1,099 ou sensiblement 1: 1

3, 31

.

,

103 .

Les formes cristallines des trois variétés de silice peuvent donc être considérées comme très-voisines l'une de l'autre.

L'amphigène qui est une des plus curieuses substances à forme 'limite et que j'ai étudiée avec détail dans mon Mémoire, a été, depuis sa publication, l'objet d'un travail de M. Baumhauer (1), qui a étudié principalement les figures de corrosion développées sur un cristal d'amphigène, par l'acide fluorhydrique. Il est arrivé aux conclusions suivants io Les plans des octaèdres quadrangulaires de M. vom Rath se distinguent de ceux des dioctaèdres par leur moindre attaqua-

bluté;

2° Le mode d'hémitropie est celui qui a été défini par M. vom Rath: S° Les variations dans les angles observés s'expliquent par l'inégale répartition des lamelles hémitropes qui constituent le cristal ;

h° Enfin il n'y a aucune raison sérieuse pour donner à l'amphigène un autre système que le système quadratique. Sans revenir sur ce que j'ai dit ailleurs au sujet de l'amphigène, je me bornerai à dire que les observations de M. Baumhauer ne me paraissent pas contredire les miennes. En disant que les groupements hémitropes peuvent donner au cristal une symétrie apparente, différente de la vraie, M. Baumhauer rentre même tout à fait dans ma manière de voir.

Le mica est certainement un des minéraux qu'il paraît le plus facile de définir. Il est singulier que la science ne soit pas encore parvenue à faire cette définition d'une manière satisfaisante. On ne sait encore avec précision ni quelle est la composition chimique, ni quelle est la forme cristalline du mica ou des micas. (1) Zeit. für Kryst., 1, 3, 1877.

275 Dans un travail étendu (1), le savant minéralogiste de Vienne, M. Tschermak, a essayé de fixer la forme cristalline de ces curieuses substances. Il divise d'abord, comme tout le monde, les micas d'après leur composition chimique en ° Micas ferro-magnésiens comprenant des variétés assez riches en protoxyde de fer, généralement de couleur foncée, et nommés

biotites, le mica du Vésuve en est le type; puis des variétés trèspauvres en protoxyde de fer, de couleur gris-pâle et nommées phlogopites; M. Tschermak distingue, parmi les biotites, le meroxène ou biotite proprement dite ; l'anomile, qui se distingue du méroxène par quelques propriétés physiques, et qui paraît rare; enfin le lépidomélane, agrégat écailleux signalé à Persborg, dans le Wermland, et qui se distingue par une composition plus riche en potasse; parmi les phlogopites auxquelles appartiennent les micas des calcaires cristallins, de la dolomie, de la serpentine M. Tschermak distingue la phlogopite proprement dite et la Zinnwaldile qui paraît être une phlogopite lithifère. 2' Micas alumino-potassiques, de couleur claire, dont le mica

des pegmatites est le type; ce sont les muscovites, parmi lesquelles on range le mica lithifère ou lépidotite, et le mica associé au SaintGothard avec le distliène et la staurotide qu'on appelle la para gonite et qui se distingue surtout par sa richesse en soude. Enfin M. Tschermak range avec les micas la margarite qui s'en éloigne cependant assez notablement par la composition chimique. Tous les micas, quel que soit le véritable système cristallin auquel on doive les rapporter, sont pseudohexagonaux. D'après les expériences de M. Reusch, poursuivies par M. Bauer, lorsqu'on choque avec une pointe mousse une lame de mica reposant sur un corps dur, il se développe des fissures régulières qui divergent

du point choqué, et rencontrent le plan de la lame suivant trois droites également inclinées les unes sur les autres. Ces droites sont parallèles aux côtés de l'hexagone qui, dans les cristaux de biotite, bien formés, limitent les lames de clivage. Les mêmes fis-

sures se produisent encore lorsqu'on enfonce la pointe d'une

aiguille dans une lame de mica. Si l'on examine non-seulement la direction de ces lignes, mais encore la nature du plan de séparation dont ces lignes sont la trace sur le plan de la lame, on voit qu'à rune de ces lignes correspond un plan de fissure assez net et normal à la laine; ce plan est parallèle à l'une des faces que la (1) Zeit. [Sr Kryst., II, 1, 1877.

TOME XV, 1879.