Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 143]

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REVUE DE MINÉRALocat.

En adoptant pour le pyroxène cette nouvelle maille dans le plan de symétrie, les paramètres des axes sont 1422 : Lmo : 674, ou, en diminuant de moitié la longueur du paramètre 1422 : .

1,77 : 1: 1,68

Les axes de l'enstatite sont 1,75 : 1 : 1,70

Sous cette forme le rapprochement entre les systèmes réticulaires de l'enstatite et du pyroxène est évident. Il est donc permis de conjecturer que le silicate de chaux et celui de magnésie ont des résaux très-voisins et clinorhombiques à forme pseudo-rhombique. Lorsque le silicate de magnésie est seul, le mélange des réseaux croisés est intime et ne se manifeste extérieurement que par des phénomènes de polysymétrie. Lorsque le silicate de chaux s'ajoute au silicate de magnésie, la tendance au croisement des réseaux est moins grande, et ne se manifeste plus que par une hémitropie fréquente autour d'un des axes pseudo-binaires perpendiculaires à hi. Le rapprochement intime entre l'enstatite rhombique et le pyroxène clinorhombique est confirmé par une observation curieuse de M. P. Trippke (I) qui a observé dans des noyaux péridotiques du basalte du mont Grklitz, près Leignitz (Silésie), de petites masses lamelleuses formées d'une alternance régulière de lamelles d'enstatite.et de lamelles de diallage. Cette alternance est constatée de la manière la plus nette par l'examen des phénomènes

optiques. Si l'on considère deux lamelles superposées, on, a un cristal hémitrope suivant une face hi, comme c'est la règle dans le pyroxène;. seulement les deux moitiés du cristal hémitrope sont viens d'exposer, une forme pseudorhombique. Il en sera d'ailleurs de mémo pour tous les cristaux clinorhombiques dans lesquels la perpendiculaire menée par un sommet 0 sur la hauteur h opposée, passe à peu près par le milieu de cette hau-

teur, ou par l'autre angle 0 postérieur. Ces deux règles se confondront en une seule, la dernière, si lorsque la première s'applique, on convient, ce qu'on peut toujours faire, de diminuer la hauteur de moitié. Or il est très-curieux qu'liatly a déjà remarqué, et, sans attacher à cette remarque aucune idée théorique, que le cas était celui de tous les cristaux clinorhombiques qu'il connaissait « J'ai.trouvé, dit-il, que dans les applications de la théorie à toutes les variétés originaires de différentes espèces qui ont pour forme primitive un prisme analogue à celui dont il s'agit ici, r, (c'est le prisme rhomboïdal oblique symétrique), u'on obtient des résultats conformes à l'observation en supposant que la ligne ce » (la diagonale joignant les deux angles 0, postérieur et antérieur, « soit perpendiculaire sur l'une et l'autre des arêtes cg, as » (arêtes verticales). (Haüy, Traité de, cadet.. 1822, page 72). (1) N. Jahrb., 1878, 7.

PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES MINÉRAUX.

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l'une rhombique, l'autre clinorhombique. Les lamelles pyroxéniques sont pénétrées par de petites inclusions d'opale qui remplissent de petites cavités cristallines ayant les formes du pyroxène. On sait que le célèbre minéralogiste de Bonn, M. vom Bath a découvert dans les clruses de certaines roches volcaniques de la silice sous une forme cristallographique différente de celle du quartz, et qu'il a nommé la tridymite. Cette substance a été retrouvée dans les roches volcaniques de presque toutes les localités. La tridymite se présente sous la forme de lamelles hexagonales ou rhombiques de 120", presque toujours groupées par 3, de telle sorte que les plans des 3 lamelles associées font entre eux des angles de 120°.

M. vom Bath avait observé que ces lamelles placées entre les nicols croisés ne s'éclairent dans aucune orientation. E en avait conclu que le cristal est hexagonal et que le plan des lamelles est perpendiculaire à l'axe binaire. M. M. Schuster (e) a montré que la

tridymite n'est point en réalité uniaxe, et que les lames qui ne s'éclairent pas entre les nicols croisés ne doivent cette propriété qu'à une superposition, ou un enchevêtrement de lames croisées dans différents sens. Il conclut de ces observations que le réseau de la tridymite est triclinique (2). M. von Lasaulx (3) a, de son côté, constaté des faits analogues. Comme M. Schuster, il conclut de l'examen des phénomènes

optiques que la tridymite est triclinique avec une forme limite voisine du système hexagonal. Les tables hexagonales dit-il, en apparence simples, sont formées de groupements hémitropes analogues à ceux du mica monoclinique et des minéraux rhombiques du groupe de l'aragonite (h). M. Von Lasaulx ajoute qu'il y a lieu de penser que la silice, sous forme de cristaux rhombiques biaxes, que M. Story-Maskeline a découverte dans la météorite de Breitenbach, et qu'il a nommée asmanite, est identique à la triclymite. La supposition de M. von Lasaulx me paraît extrêmement pro-

bable; et je crois qu'on peut l'appuyer sur les remarques suivantes. Les paramètres de l'asmanite, tels que les indiquent MM. vom Rada et Maskelyne sont 0,973

1

1,899,

(1) Min. usé Petr. Mit., 1er v. C) J'ai observé les mêmes phénomènes sur les lamelles extraites du trachyte Puy-du-Capucin (Monts-Dores). Zeit. far Kryst., 3, 1878. J'ajouterai que les mûmes phénomènes se trouvent dans les chlorites qui sont aussi tricliniques, et dans lesquelles le mélange de réseaux croisés peut devenir presque parfait (Pennine).