Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 145]

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REVUE DE MINÉRALOGIE.

PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES MINÉRAUX.

cristallisation montre le plus souvent. Les plans correspondant aux deux autres fissures ne sont plus aussi simples; ils sont au nombre de deux ou trois pour une même fissure et sont toujours obliques sur la lame. Cette simple observation montre que les cristaux de mica, même optiquement uniaxes, ne sont pas rhom-

plan de symétrie horizontal, et ils ont un seul plan de symétrie vertical parallèle à g"; ils ne sont donc pas rhombiques. En re-

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boédriques, puisque les 5 directions de fissures ne sont pas égales entre elles. Tout au plus le mica peut-il être rhombique, un des plans de symétrie étant parallèle au plan de fissure normal à la base.

Lorsqu'on choque avec une pointe mousse une lame de mica reposant sur un support élastique, il se produit encore des fissures, mais les traces en sont perpendiculaires sur les précédentes, c'est-à-dire normales aux côtés de l'hexagone qui limite les lames de biotite. Les plans correspondant à ces fissures et que M. Reusch appelle des plans de glissement, sont très-inclinés sur la base et en général également inclinés pour les trois directions. M. Tschermak s'est servi dé ces curieuses observations pour déterminer, dans les lames dépourvues de tout contour, une direction fixe qui est celle du plan d'éclatement, perpendiculaire au plan de clivage. Ce plan est parallèle à un plan de symétrie du cristal; on peut le nommer g'. M. Tscherrnak a trouvé que, sauf de rares exceptions, telles que le mica du lac Baïkal, celui de Greenwood Furnace (Monro6), etc., dont il a fait une variété spéciale sous le nom d'anomite, les biotites et les phlogopites ont le plan des axes optiques parallèle à, g'. L'écartement des axes est d'ailleurs, comme on le sait, très-faible et souvent nul. Il ne dépasse guère 15° à 16°. le plan Pour toutes les muscovites au contraire, sans exception, à gi Les axes sont d'ailleurs des axes optiques est perpendiculaire aller très-écartés, et leur écartement, qui n'est jamais faible, peut les biotites, sauf l'ajusqu'à 700. Il faut ajouter* que, pour toutes est caractérisée par p nomite et la zinnwaldite, la dispersion et par p > u pour toutes les muscovites, sauf la margarite. pour Au point de vue cristallographique, M. Tschermak adopte, Cloizeaux, qui est celle d'un le mica, la forme donnée par M. Des prisme rhomboïdal de 120 degrés, avec une apparence rhomboédrique très-fréquente. Seulement, au lieu de considérer le prisme comme droit, ainsi que le fait M. Des Cloizeaux, il admet, pour l'angle de p sur h', un angle égal à 90° o'10". La différence angulaire est insignifiante; c'est uniquement une question do symétrie. M. Tschermak montre qu'il v a des cristaux de biotite composés f de des formes p, g', b, e", Ur. (120 ), o'. ces cristaux n'ont pas

vanche, ils peuvent devenir rhomboédriques en apparence, lorsque,

par exemple, les formes p, a' et

(b:17 (14 A existent seules, 1 (b6 (I' g 2) sont à peu près

car les

six plans qui composent a' et également inclinés sur p. Mais ces observations cristallographiques sont rendues trèsdifficiles par le peu de netteté des faces cristallines, par l'existence

de plans très-voisins les uns des autres et provenant de la polyédrie, enfin par les macles nombreuses qui font qu'un cristal est plutôt le résultat de groupements multiples très-complexes qu'un cristal unique. Il vaut mieux fixer la symétrie par les observations optiques. M. Tschermak constate que, lorsque les lamelles de clivage du mica sont assez planes pour se prêter aux observations, la bissectrice aiguë n'est jamais exactement normale à la lame. Il en résulte que le centre des anneaux ou des lemniscates ne coïncide pas avec l'axe optique du microscope polarisant à lumière convergente. M.Tschermak a mesuré l'angle de la bissectrice avec la normale à p, et, dans les biotites du Vésuve, l'a trouvé variable de 6' à 45', soit en avant, soit en arrière. Cet angle va dans la phlogopite jusqu'à 1°19'; dans la zinnwaldi te, il peut même aller jusqu'à A degrés. M. Tschernmk considère, d'après ses observations, les principales variétés de muscovite comme isomorphes avec la biotite, avec une apparence clinorhombique plus accusée. Il trouve aussi que le plan des axes optiques, qui est perpendiculaire à g', n'est pas normal à p; l'angle peut aller jusqu'à i.°401; il paraît le plus ordinairement incliner en haut vers la partie postérieure. Enfin M. Tschermak regarde la margarite comme isomorphe avec la muscovite et la biotite. Le plan des axes optiques fait, avec la normale à p, un angle de 8°36' en arrière. Il faut avouer que les observations optiques, qui sont un des points les plus intéressants du mémoire de M. Tschermak, sont

délicates, et qu'il paraît difficile d'apprécier, par les procédés ordinaires, des angles aussi petits que ceux que font les bissectrices aiguës ou les plans des axes avec la normale à p. Toutefois, les observations de M. Tschermak ont été pleinement confirmées par des Observations de M. Bauer, faites par un procédé susceptible d'une grande précision (,), (1) Tseh. Min. Mill., I, 1.