Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 194]

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rAITES DANS LES ALPES.

terrain de transition. Si donc on se transporte au Saint-Gothard, et que de là on observe la nature des montagnes jusqu'au Saint-Bernard,

- verticale ; sa direction est aussi beaucoup moins constante; cependant en relevant dans Saussure

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on trouve partout un terrain qui paraît primitif ; mais ce qui est très - remarquable , c'est que ce terrain a constamment des rapports frappans avec le terrain de transition que nous avons décrit. Partout on y rencontre

du calcaire micacé ou talquenx plus ou, Moins mélangé de quartz, alternant avec des schistes micacés, des quartz en masse, des serpentines, associations que nous avons observées dans la

Tarentaise. On y retrouve les mêmes varia-

tions , les mêmes accidens ; les quartz en masse s'y divisent en rhomboïdes irréguliers ; la plupart des roches sont mélangées de parties calcaires; de même que nous avons vu en Tarentaise des amphiboles effervescentes (5. 29 ) , des quartz- effervescens ( s. 20 ) ; on trouve ici des quartz micacés, des schistes micacés amphiboligues , des serpentines, des ollaires effervescentes. (Y. Saussure, S. 983 2271, 1724. ) Au mont Cervin ce sont toujours ces mêmes roches, mais la serpentine domine, et l'on suit ce même

terrain dans la vallée d'Aoste jusqu'auprès de Livrogne , où il se réunit insensiblement avec celui de la Tarentaise , comme nôïts l'avons déjà dit (5. 32) , sans aucune interruption marquée , et sans un dérangemen il notable de stratification ; ce qui est cependant très-ordinaire d'un terrain à un antre. La stratification dans toute cette partie des Alpes , quoique très-cléterminée n'est pas toujours aussi régulière

que dans la Tarentaise, elle est qUelquefois hOrizeinale Connue auprès du InOntROse ;

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le plus souvent elle est très-inclinée et même toutes celles qu'il a observées , on voit que les couches se dirigent le plus souvent du NordEst au Sud-Ouest, en tirant cependant davantage à l'Est que dans la Tarentaise. 36. Malgré ces rapprochemens , je suis bien Conclusions qui en éloigné de vouloir avancer que toutes cesmon- résultent. tagnes appartiennent , comme celles de la Tarentaise , aux terrains de transition. Il faudrait y, avoir rencontré des couches de poudingues déterminés , des anthracites avec empreintes végétales , roches qui seules peuvent- caractériser un terrain de transition. Mais c'est ce qu'on n'a pas encore observé fusqu'ici : Saussure

n'en fait aucune mention (i) ; an contraire, voit à chaque instant des alternatives avec des roches qui caractérisent exclusivement les terrains primitifs. Au mont Rose , le calcaire se (1) Cependant Saussure indique au mont Cervin une alternative déterminée de calcaire, serpentine, quartz et schis-

tes micacés avec des tufs ; alternative observée , dit-il, à. cinq reprises différentes. ( V. Saussure , §. 2261 ). Cette association m'avait toujours paru très-intéressante ; cependant je la trouvais bien extraordinaire. D'un côté les roches décrites en cet endroit par Saussure, ont beaucoup de caractères primitifs, et de l'autre la présence d'un tuf annonce un terrain d'alluvion moderne ; on connalt bien dans les terrains de transition des poudigues , des brèches, niais non pas des tufs. Je désirais donc beaucoup vérifier ce fait. Etant à Genève en 18o6 , M. Théodore de Saussure me permit d'examiner flans la collection de son père les roches qu'il avait rapportées du mont Cervin ; mais j'y cherchai en vain le tuf en question. Deux mois après j'allai aveçplu,

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