Journal des Mines (1806, volume 19) [Image 124]

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PEREECTIONNEMENS A APPORTER

Ces résultats ne s'accordent guère avec ceux obtenus postérieurement par M. de Candolle

- aux travaux du Mont-Cénis. Ce savant a vu avec succès, une vingtaine de mines couvertes de sable, pratiquées non dans des blocs isolés,

je

mais dans d'immenses rochers de schiste calcaire micacé. Quelques-unes de ces mines chargées seulement de 2 onces (6 décag.) de poudre, ont mêniè fait autant d'effet que si elles -avaient eu

la Charge ordinaire qui est double, soit qu'on les eût d'ailleurs bourrées ou simplement couvertes de sable. Un anonyme qui a inséré dans le no. 232 de la Bibliothèque Britannique, plusieurs observations intéressantes sur l'effort de la poudre en4 flammée, annonce avoir vu et fait cent fois exécuter l'explosion par la nouvelle méthode : elle a. quelquefois été insuffisante, et une surcharge de lui a paru généralement nécessaire pour vaincre l'incrédulité et l'inertie des ouvriers. Nous ajouterons ici le résultat de quelques essais faits récemment aux mines de Pesey. Le

nouveau procédé essayé à l'extérieur sur un bloc isolé, nous a réussi complètement ; il n'en

a pas été de même à l'intérieur. 8 ou no trous de mine de or", o3 de diamètre et de om.t.; 3o à on, 4o de profondeur, ont été pratiqués en même teins' dans la masse même du filou; on en a chargé quelques-uns Par l'ancienne méthode, et les autres par la nouvelle, en mettant dans chacun la close de poudre jugée convenable par,rouvrier même, et qui varie de 6 à9 décagrammes:Toutes les mines bourrées ont fait sauter rer-cicher ; celles couvertes de sable ne l'ont pas même fendillé. Quelques-unes. deces dernières ont été

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chargées par le même procédé avec double ou même triple charge, ensorte que la poudre occupait la moitié ou les deux tiers du trou qu'on achevait de remplir avec du sable ; l'explosion a encore eu lieu sans aucun-effet, sur le rocher. Les mêmes trous qui avaient résisté à cette double épreuve, rechargés par l'ancien procédé avec la dose de poudre ordinaire, ont produit une explosion complète avec effraction. Nous serions tentés de conclure de ce qui précède que le nouveau procédé, très-bon pour faire éclater les blocs isolés, ne réussit pas Constamment lorsqu'on attaque le rocher ferme de la montagne qui se présente en général dégagé sur un moins grand nombre de faces, et qu'il convient encore moins dans l'intérieur des mines, où les points de contact sont encore plus multipliés; il semblerait donc qu'il y a une limite de résistance qu'on ne peut outrepasser par ce procédé, comme on le ferait en employant l'ancien. Passons à l'examen du second perfectionnement proposé par M. le professeur Pictet. On sait qu'en pratiquant autour du fourneau dans les mines militaires un espace quadruple du volume de la poudre, on produit une explosion moins concentrée, mais plus destructive au loin, que si le bourrage eût touché la. poudre immédiatement; et l'on voit journellement crever les canons et les fusils, lorsqu'on laisse un espace entre le projectile et la poudre. Or, dans le travail des mines, c'est précisément cette explosion latérale qu'on cherche à produire la plus forte possible : on ne sera donc pas étonné

qu'on l'obtienne avec moins de poudre, en

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