Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 147]

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DE L'ACIER ET DE SA FA1311IC ATION

peur d'eau sur de l'acier fondu, il seprodnit de l'hydrogène sulfuré et un peu d'ammoniaque, et M. Bonis a observé la même réaction en se servant d'hydrogène isolé (*). D'autre part, M. Minary assure qu'il se dégage de l'hydrogène phosphoré, lorsqu'on calcine un mélange de houille menue et de scories de forges sensiblement phosphoreuses. C'est cette double réaction que M. Goly-Cazalat a cherché à appliquer, en faisant passer de la vapeur surchauffée au travers de la fonte en fusion dans un réverbère ; malheureusement l'effet réfrigérant de la vapeur est tel qu'il est impossible de maintenir longtemps, dans ces conditions, le métal en fusion. M. Bessemer, dans ses nombreux essais d'affinage, a également expérimenté l'action de divers gaz sur la fonte en fusion. Son premier brevet '(**) mentionne déjà l'injection de l'air et de la vapeur d'eau, mélangés entre eux, ou pris isolément. Il opérait dans un creuset, placé dans un four à vent, et y amenait l'air et la vapeur d'eau à l'aide d'un tube en argile réfractaire. Gilbert-Martien de Newark (Amérique)

l'avait même précédé dans Cette voie. Dès le i5 septembre 1855, Martien avait demandé, en Angleterre, -un brevet pour purifier la fonte fluide à l'aide du vent ou de la vapeur

d'eau. Dans son second brevet n' 2768, demandé le 7 décembre 1855, Bessemer propose l'emploi de l'air chaud et ne fait agir la vapeur d'eau qu'a l'origine, afin d'expulser soufre. Il avait précisément constaté, depuis la demande de son premier brevet, que la vapeur refroidit la fonte, tandis que l'air la réchauffe. Il propose aussi l'injection de matières

charbonneuses, et reconnaît, du reste, dans ce brevet, qu'on a déjà avant lui essayé l'action de l'air et de la vapeur d'eau sur la fonte des fours à puddler. (k) Comptes rendus, t. ,LII, p. 1.o08 et i.009. (**) Brevet anglais n°2.321 demandé le 17 octobre 1855.

DE L'AICIER ET DE SA FAe1l1CA.TION

Le 15 mars i 846, dans un troisième brevet, pontant le a' 65o, Bessemer mentionne l'oxyde de fer .comme agent oxydant, et l'hydrogène carboné comme agent réductif. injecte ,ce 'dernier 'vers la ,fin, pour enlever un peu d'oxy-; gène ,qui reste uni au fer. Cuvait constate que le fer devient mot par l' action trop prolongée du vent. Dans le brevet n° 1958 du a9 août ,1856, Bessemer essaye d'amoindrir le déchet par un eourant d'oxyde de carbone (*)

et ;de chasser le soufre et le rho6pitare par l'injection de gaz hydrogénés. On voit, ;qu'à l'origine, Bessemer avait surtout en vue l'épuration des fontes ordinaires, mais il a dû reconnaître les difficultés pratiques ou l'inefficacité des réactifs, car en sait qu'il reconnût lui-même l'impossibilité crafftner par son procédé les fontes phosphoreuses ,et stilfureuses ; et, au fait, ses deux brevets définitifs (le n" .578 du ie'r mars 186e et le n° 56 du 8 janvier 1,862) ne parlent plus ;que .de l'injection de l'air. En tout cas, la ;difficulté principale, même en se servant

de gaz déjà formés et .non de vapeur d'eau, sera toujours de maintenir la fonte longtemps en fusion, et plus encore le métal déjà à demi décarburé. Tandis que l'air, même employé froid, réchauffe le fer, les gaz hydrogénés", et surtout

la vapeur d'eau même fortement surchauffée, produiront toujours l'effet opposé. Procédé Bérard.

M. Bérard a cherché à surmonter la difficulté majeure dont je viens de parler. Il se sert d'un four à réverbère double, Chauffé au gaz, où la fonte .est tour â tour labourée par le vent et des gaz hydrocarbures chauds. Le vent oxyde (*) M. de Cizancourt propose aussi d'essayer l'insufflation de Pmcle de carbone vers la fin de l'affinage Bessemer. Annales des mines, 6° série, t. ni, P. 290.