Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 26]

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I'NFECTION DES EAUX.

M. Charles Girard, à Pierre-Bénite, a imaginé un procédé qui a non-seulement pour but de régénérer Ilarsenic, mais

aussi de remédier à diverses causes d'insalubrité pouvant affecter les ouvriers et de simplifier considérablement la main-d'oeuvre. Nous retenons ici, de cette nouvelle méthode, seulement ce- qui a rapport à l'utilisation de l'arse-

nic. La matière brute est traitée par dix fois son poids d' eau bouillante et est filtrée- à chaud; on isole ainsi les

DISTILLERIES, SUCRERIES, FÉCULERIES, AMIDONNERIES.

a été chargée d'étudier les moyens de remédier à cet état de choses. Depuis lors, des progrès sensibles ont été accom-. plis et permettent d'en espérer de plus grands encore. Les autresindustries énumérées à ce paragraphe n'ont suivi cet. exemple que de très-loin. Nous rapporterons brièvement les:

principaux procédés employés dans les unes et dans les autres.

matières résinoïdes et charbonneusesqui restent sur le filtre, tandis que la liqueur contient le rouge et l'arsenic. On introduit dans cette liqueur, par petites quantités successives; du chlorure de sodium qui détermine la formation du chlor-

Il y a plusieurs sortes de distilleries : celles de grains, celles de jus de betteraves, celles de vins, celles de mélasses. Ces dernières peuvent être tout d'abord écartées, car l'usage de plus en plus répandu d'extraire la potasse de leurs résidus, tend à en faire disparaître tous les incon-

hydrate de rosaniline et fait passer- l'arsenic à l'état de sels de soude. La matière colorante étant insoluble dans une liqueur saline concentrée, on l'isole aisément des sels arsenicaux qui restent dans les eaux mères, avec le chlo-

Calais), peut traiter toute l'année d'énormes. quantités de mélasses de France et d'Allemagne, sans perdre une seule goutte de vinasse aux cours d'eau. Parmi les distilleries de

rure,de sodium en excès. On ajoute la quantité d'acide sulfurique -nécessaire pour saturer la soude combinée avec l'arsenic, et l'on sépare celui-ci par évaporation. Cette méthode a été appliquée industriellement, mais sur une petite échelle, à l'usine de Pierre-Bénite. Comme il aurait fallu changer lé matériel et que, d'ailleurs la vente de la. fuchsine. a subi un ralentissement notable, on .différé l'application .en grand. Distilleries, sucreries, féculeries,. amidôrateries, etc. - Ces diverses industries évacuent des quantités considérables de liquides chargés de matières organiques,, lesquelles infectent à un haut degré les cours d'eau qui les reçoivent. Les.

distilleries, notamment, ont donné naissance à de tels dommages dans les départements du Nord et du .Pas-deCalais, que l'autorité centrale a dû intervenir, et qu'une

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commission composée des hommes les plus compétents (*)

(*) Elle était composée de MNI. Bayer, Chevreul, Bannies, Bussy, Detaille, Féburier, E. Julien, Lechiitelier Métier, Schlumberger et

Ad. Wurtz.

vénients. C'est ainsi que M. Lefebvre, à Corbehem (Pas-de-

grains et de betteraves, il convient également d'écarter celles qui opèrent de façpn à pouvoir affecter les résidus .à l'alimentation du bétail. Quant aux autres, elles recourent

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à l'un de ces trois moyens : filtration à travers des terrains .drainés, arrosage de terres- arables, épuration par la chaux. Le premier moyen, qui avait eu d'abord:beaucoup de. partisans, commence à être abandonné. On se plaint que les liquides ne sont pas toujours convenablement dépouillés, que le sol s'obstrue rapidement, que des infiltra-

tions se produisent dans les nappes sous-jacentes

etc..

L'arrosage des terres cultivées prend au contraire un grand développement : on doit s'en féliciter, car c'est le procédé le plus rationnel. La pratique, d'ailleurs, est fort simple M. Pluchet, par exemple, à Trappes (Seine-et-Oise), réunit dans un bassin central toutes les eaux de la fabrique, eaux de lavage des betteraves, vinasses de la distillation, eaux de condensation et même les eaux pluviales de la cour de la ferme. Les parties solides se déposent : les liquides se ren-

dent dans un réservoir, d'où une pompe les élève à 7 ou