Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 91]

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NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

Les relevages qui ont été faits jusqu'à présent semblent confirmer ce fait : des rails à double champignon ont donné de u à 5 p. 100 de rebuts pendant les délais de garantie; des rails iVignole, fabriqués à la même usine à la même époque, ont donné de 4 à 5 p. 100 de rebuts. Il pourrait se faire cependant qu'une couverte de 5o millimètres, comme celle qui est indiquée dans le paquet pour rails à champignons inégaux, donnât de bons résultats, car ici le laminage à froid, qui met en relief les défauts de soudure, est rendu plus difficile par la forte épaisseur de la couverte, et de plus les flexions répétées du rail ont moins d'influence sur la dessoudure, la surface de soudure étant plus rapprochée de l'axe neutre. Pour le moment, les résultats connus ne sont pas assez complets pour servir de base à une conclusion définitive. Couverte. - Les paquets pour couverte ne doivent renfermer que du fer à grain premier choix. Composition du paquet. - Le nombre des mises varie de 9 à 13. Ce dernier nombre est préférable, car, pour une même largeur, il donne une section plus grande et exige un corroyage plus considérable. Le moindre défaut de la couverte peut empêcher sa soudure avec le reste du rail ; il faut donc rejeter toutes les couvertes qui offrent des soufflures ou des criques attestant une épuration du fer incomplète. Laminage de la couverte. - Tout récemment, les communications de M. Alquié à la Société des ingénieurs civils ont fait soulever cette question : Vaut-il mieux laminer le paquet de la couverte sur plat ou sur champ? M. Alquié est pour l'emploi des couvertes laminées sur champ ; il dit avec raison que le laminage sur champ tend à resserrer les mises au lieu de les faire glisser l'une sur l'autre. L'expérience a été faite devant moi : les couvertes laminées sur champ étaient mieux soudées que les couvertes laminées à plat. M. Alquié donne comme conséquence de ce

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mode de fabrication, que si quelques mises de la couverte sont mal soudées, elles ne tardent pas à s'enlever en lanières et à compromettre toute la surface de roulement. Il y a quelques années la compagnie de Lyon avait fait fabriquer des rails avec des couvertes laminées de champ, qui ont depuis donné de mauvais résultats ; des portions de champignon se détachaient. Mais cet essai n'a rien de con-

cluant, car il a été fait dans une usine qui fabrique de mauvais rails avec le procédé ordinaire.

Le procédé prôné par M. Alquié est d'autant plus recommandable, que les excellents résultats qu'il a donnés sur les lignes du Nord confirment les déductions théoriques.

Composition du reste du paquet. - Les figures n" 2, 3 et 4 indiquent la composition du reste du paquet : les deux mises placées sous la couverte doivent être de même nature que le fer de la couverte, car la soudure est plus facile entre deux fers de même nature, et l'on doit par tous les moyens possibles éviter la dessoudure de la couverte, défaut qui

fait périr tôt ou tard les trois quarts des rails en service.

Le reste du paquet est composé ad libitum de fer corroyé et de fer puddlé. Les deux barres de 5o millimètres de lar-

geur, qui forment les bords de la première mise sous la couverte, sont indiquées sur les figures en fer à grain corroyé; on évite de cette façon les criques. Le patin du rail Vignole et le petit champignon du rail à champignons inégaux doivent être nerveux pour donner

de la résistance au rail. La soudure est, du reste, moins importante pour cette partie du rail. Pour faciliter le laminage du patin, certaines usines emploient, comme l'indique la figure 3, une couverte cannelée.

Dans d'autres usines cette couverture est remplacée par deux fers carrés, comme l'indique la figure n0 8.