Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 89]

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NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

quer d'assez bons rails ; il faut ajouter, il est vrai, que la présence d'une certaine proportion de minerais calcaires a dû corriger l'influence souveraine du soufre par le phosphore qu'ils devaient renfermer.

Puddlage. - Nous venons de dire que pour obtenir de bons fers à grain, il fallait des fontes grises, et que le bas prix de vente pousse au contraire à obtenir des fontes

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Fabrication de la fonte. - Nous venons de démontrer que les minerais calcaires et phosphoreux sont ceux qui doivent être recherchés pour la fabrication des rails; partant de là, il nous reste à rechercher dans chacun des nombreux détails de la fabrication les circonstances qui peuvent exalter les deux principales qualités d'un rail la soudabilité et la dureté. En Angleterre, on fabrique des rails à tous les prix, depuis les rails dits américains, qui se vendent 125 francs la

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blanches.

Dans le puddlage des fontes blanches, le déchet est de

12 à 13 p. 1 oo, et la consommation de la houille de

75o kilogrammes environ par tonne de fer ; le nombre de charges est de io à mi par douze heures. Si au contraire on traite un mélange de fontes blanches et de fontes truitées, et qu'on veuille obtenir des fers à grain, le déchet est de 18 p. ioo, la consommation de 8o7 kilogrammes, et le nombre de charges n'est plus que

dc :9 ; ce qui explique l'augmentation de combustible.

250 francs. Pour les premiers on emploie des fontes blanches venant de lits de fusion qui renferment 4o à 5o p. 100 de scories ; pour les seconds, les fontes sont grises, et les

Il faut bien se garder de confondre le fer à grain bien affiné avec le fer à grain incomplétement affiné, dont le grain ressemble à celui de la fonte ; le premier se soude très-bien, l'autre très-mal ; l'un est assez résistant, l'autre

lits de fusion contiennent moins de 20 p. ioo de scories de forge. Partout, du reste, les hauts fourneaux marchent

très-cassant. Les expériences suivantes mettent en relief les proprié-

au coke, quelquefois à la houille crue, avec un vent chaud dont la température varie de 55o à 400°. Les fontes grises contiennent plus de silicium ; elles exi-

tés des différentes qualités de fer que peut produire le

tonne, jusqu'aux rails indiens, dont le prix s'élève à

gent un puddlage plus long, qui rend l'épuration du

fer

plus complet. L'allure froide donne, au contraire, des fontes très-blan-

ches, caverneuses, s'affinant trop rapidement, et les fers qui en proviennent sont mal épurés, et dans ce dernier cas, ils offrent un grain qui rappelle celui de la fonte.

En France, les hauts fourneaux marchent à peu près dans les mêmes conditions ; ils produisent des fontes blanches qui sont plus économiques ; néanmoins, dans les usines qui donnent les meilleurs rails, on se rapproche le plus

possible de la fonte grise. La proportion de scories est en général assez faible, elle ne dépasse pas 20 p. oo ; une plus forte quantité rend l'allure trop froide.

puddlage d'une même fonte.

On classa en quatre catégories les fers puddlés provenant d'une même fonte à rails, et l'on composa des paquets pour rails Vignole presque entièrement avec chacune de ces sortes de fer ; la couverture cannelée du patin et les deux mises contiguës étaient seules en fer corroyé ou fer nerveux, comme pour une fabrication courante.

Les résultats des essais au choc, à la flexion au duromètre, sont traduits par le tracé graphique (Pl. IV, fig. 1). De ces essais on peut conclure i° La résistance à la flexion est maxima pour les fers à grain brillant; 2° La rigidité est maxima pour les mêmes fers; 3° La résistance au choc va en augmentant des fers à grain de fonte aux fers nerveux ;