Journal des Mines (1802-03, volume 13) [Image 60]

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MASSE DE FER DE SIBÉRIE , etc.

La niasse de fer de Sibérie est de nouveau citée. On n'a pas répondu aux objections qui ont été faites contre la possibilité que la pierre du comté d'York angulaire, irrégulière , et pesant 56 livres, pût s'être formée dans l'atmosphère, et l'on continue à citer une masse qui pèse trente fois plus , et qui était à la surface du sol. En vérité c'est jeter un grand discrédit sur les -autres exemples que de leur associer celui-là. Peut-on concevoir qu'une masse de ce poids s'aggrège dans l'air ? Lorsque le premier noyau aurait atteint seulement le poids d'une once, l'action continue de la gravité l'aurait précipité sur la terre, comme elle y précipite la pluie et la grêle, aussitôt que les gouttes de l'une et les grains de l'autre sont formes. Et cette formation ne nous étonne point , quoique nous ne sachions pas comment elle s'opère dans l'at-

mosphère, parce que nous voyons sous nos -yeux des vapeurs se réunir en gouttes et l'eau

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se convertir en glace. En est-il de même de ces pierres supposées venir des météores? Connaissons-nous quelque autre exemple dans la nature qui nous en montre la possibilité ? Nos feux d'artifices se consument et se dissipent, et les éclats du tonnerre ne laissent rien après eux, excepté dans l'opinion vulgaire qui fait tomber des tonnerres en pierre, et qui voit dans la bélemnite une pierre de/buclre. Éden n'est plus commun dans les pierres ou roches que cette cassure grenue qui a frappé M. Saint-Aman., professeur à Agen. Les grès, la pierre à sablon, les granites, le quartz gra-

MASSE DE FER DE SIBÉRIE , etc.

95 nulé, qui contient souvent des parcelles de minéraux , ont cette apparence dans leurs cassures. On trouve encore des quartz en grains mêlés avec des pyrites, avec de petits cristaux d'étain. Cette roche blanche phosphorescente, à menus grains, appelée dolomie, contient sou-

vent dans un même fragment des lignes de

petites pyrites, des pyrites isolées , du réalgar, de l'orpiment et du mispikel ; toutes ces substances , mêlées. à cette roche grenue, y sont distinctes et séparées. Les éclats supposés des météores, n'ont donc rien de plus remarquable avec leurs grains noirs , leurs pyrites , leurfer et leur terre griséltre. Le nombre des exemples de pierres à cassures grenues, augmenterait encore si l'on y réunissait quelques laves des volcans anciens qui contiennent en grand nombre divers petits cristaux entiers et en fragmens , méprisés souvent par les partisans du systême neptunien , pour des couches formées par l'eau. Il est à remarquer que la pierre du comté d'York , qui a donné lieu à cette discussion,

ne doit pas même être rangée au nombre de celles qu'on suppose des éclats de météores, car la relation la fait tomber seule sans l'associer à aucun autre fragment, et l'ou ne croira pas que cette pierre pût être le météore lui-. même , puisqu'ils sont toujours sous la forme de globe lumineux, et qu'elle était angulaire et irrégulière, et sa substance celle d'un gratzite (Tris.

M. Edward King, auteur des Remarques sur .ces pierres, insérées dans le N°. 42 de la Bibi. Brit. page Si, conjecture que le mont -Heckla