Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 158]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

285

PRoci.,DÉs NOUVEAUX DE FABRICATION

DE FONTE, FER ET ACIER.

Au lieu de fer 2. Four de réduction de M. Siemens. doux, on peut faire réagir sur la fonte des éponges de fer, ou du minerai plus ou moins réduit. M. Siemens a essayé, dans ce but, divers appareils. L'un d'eux ressemble au four

de chauffer les parois au rouge. La cornue elle-même reçoit,

284

dont je viens de parler. Au lieu de manchons à faible section,

pour le passage des barres de fer, on peut installer des moufles plus larges, que l'on charge d'un mélange de minerai et de charbon. C'est le système Chenot ou Renton appliqué au four de fusion pour acier. Malheureusement les moufles ne résistent guère à ces températures élevées. Le minerai forme des silicates et perce les moufles avant que la réduction ne soit achevée. Si, au contraire, on veut employer des éponges déjà réduites, il vaut mieux alors, ce me semble, les préparer à part en se servant de cornues verticales, pareilles à celles que Chenot père avait jadis installées à l'usine de Baracaldo, près Bilbao, et à Hautmont près de Maubeuge (*). C'est une sorte de four Appolt, chauffé au rouge par des foyers spéciaux, et dont les cornues, au lieu d'être remplies de houille menue, reçoivent un mélange de minerai pur et de fraisil de charbon de bois ou d'anthracite. 5. Four nouveau de 3i. Siemens.M. Siemens a enfm imaginé un appareil plus compliqué qu'il a récemment installé dans son usine de Swansea, C'est celui qui est représenté PHI, fig. ià 5. Je dois le dessin à l'obligeance de M. Boistel,

agent de M. Siemens à Paris. Le réverbère de fusion est surmonté d'une cornue presque horizontale, ou faiblement inclinée, à laquelle on peut imprimer un mouvement de rotation fort lent autour de son axe. La cornue se compose d'un cylindre en forte tôle, garni à l'intérieur d'un revêtement en briques creuses réfractaires, au travers desquelles on fait circuler, soit une partie des flammes du réverbère de fusion, soit un double courant de gaz et d'air qui permet (*) Voir la description de ces fours dans la revue de Liège. M. Mussy vient d'en parler aussi dans son récent mémoire sur Vicdessos.

à l'aide d'une trémie fixe, la charge de minerai et de charbon, et l'on y fait passer en outre, pour hâter la réduction, un courant d'oxyde de carbone venant du gazogène. Le minerai réduit tombe, d'une façon plus ou moins continue, de l'extrémité de la cornue dans le bain du four. C'est, comme on voit, bien compliqué, et, pour peu que la réduction soit incomplète, ce qui en tout cas est dificile à régler, on fournit au four un excès d'éléments oxydés qui doivent rapidement en corroder les parois. Amon avis, il y a plus d'inconvénients que d'avantages à vouloir réaliser ainsi, dans un même appareil, deux réactions directement opposées. C'est contraire au principe, si fécond en industrie, de la division du travail.

Je ferai le même reproche Four de M. Chenot fils. au petit haut fourneau de la Ramadé (Ariége) que M. Mussy vient de faire connaître dans le dernier volume des Annales des mines (page 3L4), et que MM. Chenot fils et de Héripon ont établi, près de Rancie, pour la production de fers pareils à ceux des forges catalanes. C'est un demi-haut fourneau, de

4 mètres à 4-, 5o de hauteur, dont le creuset est mobile comme celui de l'appareil Ileaton. A mesure que la fonte se. produit dans Fouvrage,on l'affine à l'aide de la tuyère inclinée qui fournit le vent au niveau du plan de jonction du

creuset mobile et de l'ouvrage fixe. On produit ainsi une série de loupes, que l'on cingle, puis corroie au feu de houille, à la façon ordinaire. Ici aussi la marche du four est difficile à régler. Les loupes se suivent et ne se ressemblent

pas. De l'aveu même de M. Mussy (page 555), elles renferment souvent, à la fois, des parties douces ou crues, plus ou moins aciéreuses. Un appareil analogue, mais plus Appareil Sievier. sujet encore à critique, fut établi en 1865, à titre d'essai et aux frais de S. M. l'empereur, aux forges de Guérigny, par un inventeur anglais, M. Sievier. Le four se composait de