Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 157]

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DE FONTE , FER ET- ACIER.

PROCÉDÉS NOUVEAUX DE FABRICATION

du four Siemens dans les usines qui préparent l'acier, au réverbère, suivant la méthode de M. Martin de Sireuil. Nous donnons PI. III, fig. i à 5, les plans du four Martin ordinaire, que je n'avais pu joindre à mon mémoire sur l'acier. On voit qu'il se compose d'un four ovale, dont la sole en sable est supportée par des plaques en fonte, convenablement refroidies par la vapeur ou l'air. Sous la sole se trouvent les quatre chambres à briques, deux pour l'air, et deux pour le gaz. Le générateur, qui n'est pas figuré, est à gradins comme celui du sytème Boétius., représenté Pl. III, fig. 6. Entre la cheminée et le four se trouvent les deux valves et les deux clapets, qui permettent de renverser périodiquement le courant des gaz et des produits de la combustion. Le four est à une seule porte, placée dans le milieu de l'une des parois longitudinales. Du côté opposé se trouve le trou de coulée 'qui aboutit à un chenal, amenant l'acier fondu dans les lingotières. Celles-ci sont placées sur un long chariot à crémaillère qui permet de les amener toutes successivement sous l'extrémité du chenal de coulée. La sole est concave, à la façon de tout four de fusion, avec pente légère vers le milieu de la face de coulée. La couche de sable réfractaire n'a pas au delà de on-05 d'épaisseur, et la distance de la voûte au bain métallique est de 0-)5o. La sole a 5 mètres de longueur sur ',6o de largeur maximum. Chacune des chambres à briques mesure 2 mètres cubes. Les charges du fourneau sont de trois tonnes. L'acier Martin s'obtient en dissolvant le fer

doux

dans la fonte pure et en opérant l'affinage par le de l'air. Le plus souvent on ajoute le fer doux en paquets, ou morceaux de faible longueur, préalablement contact

Mais il faut renoncer aux chaudières à vapeur, placées à la suite des fours ordinaires. C'est un inconvénient que ne présentent pas les réverbères chauffés par le gazogène Boêtius (PI. III; fig. 6 à 9), dont

je dirai quelques mots dans cette notice même.

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chauffés dans un réverbère spécial. M. Siemens a cherché à

éviter le découpage et le réchauffage isolé des barres en disposant, le long de la face opposée à celle de la coulée, trois manchons inclinés en terre réfractaire, par lesquels on peut charger de longues barres, telles que de vieux rails. Le pied des barres baigne dans la fonte fondue, et s'y dissout graduellement ; elles descendent ainsi d'elles-mêmes, tandis que le haut s'échauffe peu à peu, grâce au faible jet de flamme qu'on laisse échapper par l'orifice supérieur, incomplètement fermé, des manchons. Le reste du four diffère peu de celui de M. Martin. Il est représenté Pl. 1, fig. I à 4. Les différences me paraissent d'ailleurs peu justifiées. Outre les manchons et le trou de culée, le four est pourvu de six

portes, trois pour les réparations de la sole, dans la face de coulée, et trois plus petites pour le chargement de la fonte, dans la face opposée. C'est trop pour un four qui doit être amené à la 'chaleur de fusion du fer doux. L'affinage de la fonte se fait en général par l'air seul, comme

chez M. Martin, et au fond le travail est le même. Cependant M. Siemens, dans un mémoire lu à la société chimi-

que de Londres le 7 mai i868, parle d'essais faits avec divers agents oxydants, tels que la litharge et les nitrates, chromates, stannates, titanates de soude ou de potasse, etc., tous plus ou moins propres à enlever les substances nuisibles que pourraient contenir la fonte et le vieux fer. La plupart de ces réactifs sont énergiques, et pourtant je crois peu à leur efficacité lorsqu'on les emploie dans les conditions queje viens de formuler. Je dois rappeler ce que j'ai dit à ce sujet dans mon mémoire sur le procédé

lleaton. Les réactifs alcalins agissent peu au réverbère parce qu'ils restent à la surface du bain et se volatilisent rapidement; de plus, ils attaquent les parois du four, lorsqu'on les emploie à hautes doses. Il vaudrait mieux épurer d'abord la fonte dans le convertor Heaton, et ne l'amener qu'épurée au réverbère Siemens.