Annales des Mines (1869, série 6, volume 16) [Image 156]

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EXAMEN DU PROCÉDÉ HEATON.

rois de fonte convenablement refroidies, et avec

le con-

PROCÉCÉS NOUVEAUX DE FABRICATION DE FONTE, ETC. 281

cours de riblons grillés ou d'oxydes de fer naturels, de façon à laisser la fonte toujours exposée à l'action de scories fortement basiques. On devrait d'ailleurs mazer même les fontes

pures, siliceuses, que l'on cherche à transformer directement en acier fondu par le procédé Siemens-Martin. Les fontes de la Moselle furent épurées, à Langley-Mill, sans mazéage préalable et avec une proportion de nitre insuffisante. Il en est résulté un métal raffiné, retenant encore,

dans le cas le plus favorable, jusqu'à o,005 de phosphore, 0,00 s4 de silicium et o,o 12 de carbone. Ce métal a été transformé, partie en fer doux par puddlage rapide, partie en acier fondu par voie de réaction dans des creusets. Ni l'un ni l'autre de ces modes de traitement n'est économique. La seule voie qui puisse offrir des avantages est la refonte du métal dans un four Siemens, pour fer homogène ou acier peu carburé, selon la méthode de M. P. Martin. L'acier fondu, préparé au creuset avec le métal insuffisamment raffiné des fontes de la Moselle, retient encore 0,002 à o,004 de phosphore, o,00 14 à o,00 18 de silicium, o, »5 à o,004 de carbone et des traces de soufre. Malgré cela, cet acier se travaille sans difficultés à chaud et supporte bien les essais par traction lente; mais il s'allonge peu, et ne semble pas posséder, par ce motif, une résistance vive suffisamment élevée. En modifiant le traitement, d'après la formule que je viens de rappeler, les résultats seraient probablement différents. Toutefois de nouveaux essais sont nécessaires avant de pouvoir se prononcer d'une façon certaine sur la résistance vive des barres ainsi préparées, et, d'autre part, il est positif que le procédé Heaton, convenablement appliqué, senible réaliser, mieux que toute autre méthode connue, Fépuration des fontes ordinaires. On ne saurait pourtant affirmer dès maintenant, que cette épuration ne laisse plus rien à désirer.

NOTICE SUR QUELQUES PROCÉDÉS NOUVEAUX DE

FABRICATION DE LA FONTE, DU FER ET DE L'ACIER.

Par M. L. GRUNER, inspecteur général des mines, Professeur de métallurgie à l'École des mines.

1. Les travaux de Chenot et de M. Bessemer ont provoqué dans les forges de nombreux essais qui tous ont pour but de modifier, d'une façon plus ou moins complète, le travail du fer.

Je me propose, dans cette courte notice, de les passer

rapidement en revue, ou d'en signaler du moins les traits les plus saillants.

Je citerai en premier lieu les travaux de MM. Siemens

frères, de Birmingham.

On connaît leur four à chaleur régénérée. Outre les avantages bien connus des fours à gaz, il offre celui de températures extrêmement élevées, que l'on réalise en chauffant les gaz carburés, aussi bien que l'air qui doit les brûler avec la chaleur perdue des produits de la combustion. Dans les forges à fer, on se sert de ces fours pour le puddlage (*), le corroyage, la fusion de l'acier, le chauffage du vent, etc. Mais on apprécie surtout. les avantages (4') Plusieurs forges adoptent le four Siemens pour le puddlage des fontes. Les usines de M. de Wendel sont dans ce cas. Comme four à gaz, il y a économie ; le déchet aussi est moindre, parce qu'on peut modifier à volonté et instantanément l'atmosphère du four.