Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 38]

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GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PALL1ERES (GARD).

ocreuses et pourries, quelquefois noirâtres et pulvérulentes, et aussi par un agglomérat caillouteux, sans ci-

échelle, car on a suivi les terres plombeuses sur plus de 4o mètres en direction, et sur une vingtaine suivant l'inclinaison, sans avoir encore délimité completement la partie sulfatisée en direction et en profondeur. Les terres ont pour toit les roches pulvérulentes dont

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ment, formé de fragments concassés des calcaires du lias.

Les sulfates sont mélangés avec du quartz hyalin en fragments microscopiques, avec des détritus marneux du trias, un peu de sulfate de chaux, de magnésie et d'oxyde de fer ; ils sont associés aussi à des terres jaunes, farineuses, qui sont des sulfates de peroxyde de fer, et qui se trouvent en assez grande quantité. Elles forment la salbande au mur des sulfates de plomb. On doit attribuer leur présence à la décomposition des py-

rites en persulfate FS', qui, par une digestion dans l'eau, s'est transformé en ES' soluble et ES insoluble, jaune et pulvérulent (I). Plusieurs analyses nous ont conduit à assigner aux terres jaunes la formule ES. Elles

contiennent un peu d'argile et 12 à 15 p. 100 d'eau. Je pense que ce sous-sulfate de peroxyde de fer est rare à l'état naturel; je le crois même nouveau dans nos pays. La pyrite occupe la partie supérieure du gîte ; audessous, apparaît la galène massive, sans gangue, grains très-fins et tres-serrés , associée avec un peu de pyrite et un peu de blende ; on y trouve aussi de la dolomie ferrifère. L'épaisseur de cette galène est trèsvariable ; on connaît des renflements de plus de 5 mètres;

parfois elle se réduit à quelques centimètres ; elle est argentifère (environ 1 3o grammes d'argent aux 100 kil. de plomb d'ceuvre); mais ce qu'il y a de particulier à Pallières, c'est que vers la partie supérieure du gîte, au-dessous de la pyrite, la galène a été décomposée et transformée en sulfate, comme le prouvent les rognons de galène encore intacte conservée au milieu des sulfates. Cette décomposition s'est faite sur une grande (0 Berthier, Traité des essais, art. Fer.

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j'ai parlé plus haut, et pour mur soit la galène dont l'épaisseur varie généralement en raison inverse des sulfates, soit le rocher lui-même ; elles se taillent et se soutiennent facilement ; on peut les abattre à la pioche et à la pelle, c'est-à-dire à très-peu de frais. Le sulfate de Pallières est argentifère , sans qu'ils soit facile de préciser à quel état l'argent s'y trouve associé. La galène crue de Panières donne 120 grammes d'argent aux 100 kil, de minerai. La teneur des sulfates en argent

rapportée aux ioo kil, de plomb paraît augmenter à mesure que la teneur des sulfates du plomb diminue. Plusieurs essais nous ont donné 18o grammes aux loo kil, de plomb en moyenne (1). Le gîte est en partie dans les calcaires magnésiens du lias (mine Curnier), et en partie dans les marnes du trias (mine Joseph). Il paraît résulter de l'épanchement des matières qui ont surgi à travers une série de fentes ou crevasses parallèles au soulèvement granitique de Pallières , dont la direction est sensiblement celle des montagnes jurassiques entre Anduze et Saint-Ambroise. C'est à la suite de ce soulèvement que se sont formés, à notre avis, les gîtes pyriteux , blendeux et plombeux

qui traversent les assises jurassiques jusqu'aux calcaires oxfordiens exclusivement. Il est à remarquer aussi que c'est presque uniquement dans les étages dolomitiques du trias et du terrain jurassique que les (i) L'argent doit se trouver à l'état de sous dans les terres.

sulfate réparti