Annales des Mines (1859, série 5, volume 15) [Image 39]

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GÎTES MÉLALLIFÈRES

DE PALLIÈRES (GARD).

substances métalliques se sont concentrées. La dolomie est la roche métallifère de la contrée clans le trias , le lias et l'oolithe inférieure, à Pallières , à Cendras, à

ailleurs du reste, d'une oxydation de la blende ; le passage d'une substance à l'autre peut s'observer parfaitement sur certains échantillons. Ce fait est connu, niais il est intéressant de le constater directement. L'alquifoux se trouve en noyaux empâtés dans la dolomie ou dans la chaux fluatée. Ces deux gîtes, essentiellement différents par leurs directions et leur composition minéralogique, correspondent sans doute à des causes géologiques distinctes par leur nature et par leurs dates. Je pense que le gîte

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Saint-Julien, etc. Les travaux de Pallières ne sont pas assez développés

pour permettre de voir si les veines pyriteuses ont la même direction que celles de galène ou si elles présentent une direction différente. Les gîtes de Pallières forment un contraste frappant avec ceux de Durfort, exploités par la même compagnie à 6 kilomètres environ au sud-ouest des premiers. Ce

contraste se manifeste au premier coup d'oeil jeté sur les échantillons provenant des deux localités. A

Pallières, nous avons recueilli, entre la blende et la calamine, une galène fine, grenue, avec des cristaux de sulfate et de carbonate de plomb, des sulfates terreux de plomb, des terres jaunes ou sulfates de peroxyde de fer, de la pyrite, du sulfate de chaux, du carbonate de chaux hyalin, avec le pointement obtus du rhomboèdre. A Durfort , nous trouvons la chaux fluatée cubique, blanche, violette, verte ; la dolomie très-abondante ; le carbonate de chaux spathique blanc, opaque; les cristaux métastatiques de la même substance, l'arragonite, la calamine, la blende et l'alquifoux à grandes facettes, beaucoup plus pauvre en argent que celui de Pallières. L'absence de la pyrite à Durfort doit être signalée. La roche encaissante est, comme à Pallières, la dolomie infraliasique , mais le trias n'affleure pas, et il n'y a pas de soulèvement violent; les assises du lias sont régulières. A Durfort , la direction générale du gîte est

N.-0. S.-E. , parallèle au ruisseau qui est au fond de la vallée. La chaux fluatée et la calamine avec la blende au toit du gîte, tandis que l'alquifoux est plus généralement au mur. La calamine de Durfort provient, comme

de Pallières est de formation plus récente, au moins pour ce qui concerne la galène grenue et la pyrite de fer. L'apparition de l'alquifoux avec spathfluor paraît contemporaine de la période liasique. Le gîte de Pallières présente, dans son ensemble, la

direction de l'axe granitique (N. 250E.). Il paraît aujourd'hui démontré que les affleurements pyriteux sont

toujours en rapport, dans cette localité, avec les sulfures de plomb et de zinc ; j'ai même observé que le sulfure de plomb paraît se trouver de préférence à l'est du soulèvement granitique, et le sulfure de zinc à l'ouest, sans cependant s'exclure d'une manière absolue. La mine Félix, qui est une mine de calamine, renferme des noyaux de galène à grains très-fins, dans laquelle se trouvent de curieuses géodes tapissées de beaux cristaux de sulfate de plomb en octaèdres allongés, et des cristaux maclés de carbonate de plomb. Les diverses substances métalliques des gîtes ont subi une oxydation vers les affleurements et ont été transformés:

la pyrite, en hydroxyde de fer ; la blende, en calamine ; la galène, en sulfate de plomb. Cette dernière transformation est remarquable par sa singularité, car le plus ordinairement la galène se transforme en carbonate ou en phosphate.