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LA CATASTROPHE HE COURRIERES

Au cours de cette discussion, de sérieuses divergences d'opinion se manifestèrent entre MM. Cordier et Evrard,, d'une part, et les autres membres do la commission, d'autre part. MM. Cordier et Evrard déclarèrent finalement ne pouA- oir revêtir de leurs signatures le projet de rapport préparé et approuvé parla majorité et se réserver de développer leurs observations d'une manière plus étendue ou même d'en présenter de nouvelles. Ils adressèrent en effet, le 13 avril, à M. le ministre des travaux publics, un document intitulé « Rapport de la minorité », portant leurs signatures, et une série de feuillets, sans signature, dans lesquels sont résumées les dépositions qui ont été faites devant la commission. Saisi à la fois du rapport delà majorité de la commission et de celui de la minorité, M. le ministre, par une dépêche du 21 avril, renvoya tout le dossier à la commission avec les observations suivantes : « Je comprends parfaitement que des divergences d'opinion puissent se manifester parmi les membres d'une commission sur l'appréciation que comportent les faits soumis à leur examen. Mais il serait regrettable que les dépositions des témoins appelés devant cette commission puissent être présentées sous deux formes différentes et ne concordent pas avec le résumé qui, à défaut de signatures des déposants, doit être considéré, après lecture devant la commission, comme la traduction fidèle de ces dépositions. « D'autre part, le rapport de MM. Cordier et Evrard ne se borne pas à attacher des conclusions aux faits contradictoirement établis au sein de la commission, mais il signale des constatations matérielles qui ne paraissent pas avoir été discutées par elle. » M. le ministre invitait, en conséquence, la commission ii reprendre ses études et à lui présenter ensuite, à dé-

LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

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faut de conclusions uniques, un rapport définitif donnant séparément les diverses conclusions formulées. Déférant à cette invitation, la commission s'est réunie ii nouveau le 8 mai, a repris et arrêté contradictoirement le procès-verbal des séances des 1 er , 2 et 7 avril, contenant les dépositions des témoins entendus par elle, discuté quelques constatations matérielles faites en dehors d'elle par MM. Cordier et Evrard, et essayé d'aboutir à des conclusions qu'elle aurait pu adopter à l'unanimité. Elle a dû y renoncer. Le présent rapport, après avoir rappelé les faits, donnera en conséquence séparément les diverses conclusions formulées par la majorité de la commission, composée de MM. Carnet, Aguillon, Nivoit et Kuss, et parla minorité, composée de MM. Cordier ét Evrard. I.

LA CATASTROPHE DU

10

MARS

1906.

La commission n'avait pas à rechercher les causes de la catastrophe du 10 mars 1906. Elle constate seulement, à raison de l'importance capitale de cette constatation pour l'appréciation de l'organisation des travaux de sauvetage, qu'à l'origine tout le monde était d'accord pour attribuer la catastrophe à un incendie souterrain voisin de la fosse 3 et à une explosion en rapport avec cet incendie. La déposition du délégué mineur Simon, dit Ricq, est particulièrement instructive ii cet égard. Quoi qu'il en soit, la catastrophe affectait la fosse 3 et les deux sièges voisins, savoir : à l'Est, le siège composé des deux puits 2 et 10; à l'Ouest, le siège composé des deux puits 4 et 11. 1 .780 ouvriers environ étaient descendus aux trois sièges le matin du 10 mars. Après l'explosion, 670 d'entre eux remontèrent le même jour par les fosses 10 et 11 ; 13 furent remontés le 30 mars à la fosse n° 2, 1 le 4 avril à la fosse n° 1 1 , ce qui donne un total de 684 sortis.