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MATIÈRES COLORANTES EMPLOYÉES EN CHINE

DANS LA FABRICATION DE LA PORCELAINE.

parées, et presque toujours on trouve réunies la couleur brute et la même toute préparée pour peindre. La différence qui les sépare n'existe seulement, quelquefois , que dans la préparation mécanique qu'on fait su-

échantillons d'une même couleur et de même nom, suivant la composition de la couleur primitive. Il doit en effet en être ainsi dans un pays où toutes les couleurs primitives provenant de districts éloignés ne sont pas faites par le même fabricant, et ou la température

bir à la couleur brute pour la rendre propre à être appliquée au pinceau sur la pièce à décorer ; d'autres fois, en même temps qu'on broie la couleur brute, on y ajoute ou du yuen-feng si l'on veut la rendre plus fusible, ou du sy-chy-mo si on la trouve trop tendre. Dans le premier cas, la couleur brute doit présenter, avec la couleur préparée, une identité complète de composition ; dans le second, on remarquera une différence qui pourra permettre le contrôle des indications

du P. Ly. Autant que nous l'avons pu, nous avons fait simultanément l'analyse des deux espèces de couleurs. « Quand on se sert des couleurs brutes (dit le P. Ly), on doit les broyer, et dans quelques-unes on doit mêler le yuen-feng ; mais on ne peut pas les acheter toutes brutes ou naturelles, parce qu'elles sont venues de différentes provinces ; celles qui sont venues à King-te-tching on déjà subi la première préparation dans leurs propres endroits. » Les couleurs brutes se présentent généralement sous forme de morceaux fragmentaires irréguliers, vitreux ;

les uns opaques, les autres transparents, ayant tous la même coloration si la couleur est simple, ayant des colorations variées si la couleur ne peut être composée que par le mélange de deux ou plusieurs couleurs différentes. Les proportions dans lesquelles on ajoute le yuenfeng aux couleurs qui ont besoin de cette addition pour être employées sont variables non-seulement pour les couleurs de nuances différentes, mais même pour des

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de la cuisson des peintures dépend uniquement de la volonté du décorateur. Nous ferons précéder encore l'examen particulier de chaque couleur qui compose l'assortiment de la Chine par la description de quelques caractères communs sur lesquels nous n'aurons plus à revenir. Lorsqu'on traite par les acides les couleurs dont les Chinois se servent pour décorer leurs porcelaines, si l'on agit à froid, la décomposition est lente. Mais si les acides sont concentrés et si l'action a lieu à la température de l'ébullition, la décomposition peut être complète. On retrouve dans la liqueur de l'oxyde de plomb, des alcalis, et les matières colorantes qui donnent à la couleur sa coloration propre. Il se fait un dépôt de silice mêlé de chlorure de plomb si l'on a fait usage d'acide chlorhydrique ou d'eau régale. La facilité de la décomposition est variable cependant avec la nature du principe colorant. L'air humide agit lentement sur les couleurs de Chine quand elles sont réduites en poudre fine : il se forme, sous l'influence de l'acide carbonique de l'air, du carbonate de plomb que l'acide nitrique étendu dissout avec effervescence. La liqueur traitée par l'hydrogène sulfuré donne un notable précipité de sulfure noir de plomb. Les fragments nouvellement broyés et traités par l'acide nitrique ne ,sont point effervescents, et la dissolution limpide ne contient pas d'oxyde de plomb si elle a été faite à froid et avec un acide très-étendu. Nous avons retrouvé cette propriété dans les cristaux