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De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
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GÉOLOGIE

des terrains que j'ai traversés, ;si nous essayons en un mot de tracer une coupe idéale des deux Cordillères, coupe évidemment très-inexacte quant à son profil, mais qui représenterait d'une manière générale la disposition relative des différentes formations, la fig. 5 peut nous en donner une idée. Vallée Je reprends maintenant mon itinéraire qui , ainsi que de 1-1.neavelica. je l'ai dit, me ramène à la ligne de faîte de la Cordillère occidentale, en remontant la vallée de Ifiancavelira pendant six lieues jusqu'à A stobaniba , où se trouve une petite église abandonnée et une chaumière destinée au logement des voyageurs.

On rencontre successivement des couches de calcaires compactes avec veinules de chaux carbonatée cris-

tallisée ou lamellaire, des porphyres bigarrés et une

nouvelle formation calcaire, accompagnée de quelques couches de grès et d'un calcaire siliceux en couches minces et presque schisteuses ; l'ensemble du système, presque toujours à peu près vertical, incline à l'ouest,

de telle sorte que le fazelion de Santa Bàrbara doit former une seconde ligne de soulèvement parallèle à la Cordillère. Viennent ensuite des couches porphyriques généralement rougeâtres ou d'un brun rouge, qui continuent sans interruption jusqu'à Astobamba; elles inclinent à l'est et sont relevées par conséquent suivant une direction parallèle à la ligne de faîte de la grande Cordillère. Pendant la saison des orages, les voyageurs qui veulent franchir la Cordillère sont obligés de passer la nuit à Astobamba, afin d'arriver le lendemain de bonne heure à la ligne de faîte, qu'il est toujours pénible et souvent dangereux de traverser lorsque la neige tombe avec violence, ce qui n'a lieu généralement que dans l'après-midi. Du reste on peut choisir. entre deux pas-

a Cordi de lPassagellére

midentale.

DU PÉROU.

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sages : l'un en face et à l'ouest d' Astobamba , l'autre à quatre lieues à peu près vers le sud-ouest. Le premier, qui ne doit pas avoir moins de 5.000 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer, n'a guère que quelques mètres de largeur, et peu d'heures suffisent pour que la neige l'obstrue complétement. Le procédé employé dans ce cas pour débarrasser le chemin mérite qu'on en dise quelques mots. Les Indiens pasteurs des environs d' Astobamba réunissent quelques centaines de lamas et les chassent devant eux sur la pente rapide

qui mène au Portezvelo ; parvenus à ce point, où la neige amoncelée entre deux escarpements n'a pas moins

de 4 à 5 mètres d'épaisseur, les Indiens excitent leurs animaux du geste et de la voix et les obligent à s'enfoncer jusqu'au poitral dans cette neige que la gelée n'a pas encore eu le temps de durcir ; les premiers ouvrent avec peine un étroit passage qui s'élargit peu à peu sous les efforts de ceux qui suivent, tandis que la neige qui couvre le sol se tasse et s'endurcit à force d'être piétinée et devient bientôt capable de. supporter le poids d'un cheval et de son cavalier.

La fig. 6 donne une coupe assez exacte de la Cordillère au passage d' Astobamba. La couche de charbon de terre est exploitée pour le chauffage d'une machine d'épuisement dans une mine voisine. C'est plutôt un

schiste argileux imprégné de matières bitumineuses avec quelques petites veinules de charbon pur. Après la combustion il reste au moins 5o p. ioo de cendres en fragments très-durs, rouges, semblables à l'argile ferrugineuse calcinée et qui conservent leur volume primitif : l'oxyde de fer provient d'une assez grande quantité de pyrite intimement mélangée avec ce combustible impur. Les couches de quartzite désignées sur la figure par les lettres AA sont des quartzites rubanées TOME

II, 185u.

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