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GÉOLOGIE

retour au Pérou, pour rentrer dans la Cordillère occidentale dont les derniers échelons viennent s'enfoncer sous le terrain spécial que je viens de décrire, à une District minéral de Niiiobamba.

demi-lieue à l'ouest de la ville d' Ayacucho.

Si, à partir de cette localité, nous nous dirigeons vers la ligne de faîte, et par conséquent à l'ouest, à peu près perpendiculairement à celle-ci, en suivant le chemin qui conduit à la ville d Yca, nous trouvons à quinze lieues de distance d' Ayacucho et à quatre ou cinq lieues de la ligne de faîte le minéral de Ninobamba , autrefois exploité par les Espagnols.

Il serait superflu de donner une description minutieuse du chemin fort accidenté qui y conduit et j'indiquerai seulement en peu de mots la nature des roches que l'on rencontre depuis Ayacucho. Les premiers chaînons sont formés, sur une largeur de sept à huit lieues, de couches de porphyres bigarrés, de poudingues et de conglomérats porphyriques relevées dans toutes les directions. On descend alors dans

une vallée dont les eaux vont aboutir à la rivière de Huarpa et dont les flancs se composent d'assises trèspuissantes et peu inclinées d'un grès quartzeux qui renferme une foule de petits cristaux de quartz limpide, dont la grosseur ne dépasse guère celle de la tête d'une grosse épingle et dont les deux pyramides sont presque toujours contiguës et simulent un dodécaèdre parfait. Dans les sables d'un blanc jaunâtre qui remplissent le fond de la vallée, ces cristaux en nombre infini brillent au soleil comme des petits diamants.

On s'engage ensuite dans une seconde vallée qui aboutit à la première et qui descend depuis la ligne de. faîte de la grande Cordillère. Au bout de quatre lieues

les grès sont remplacés par des calcaires compacts, auxquels ils servent de base, et bientôt après par des

DU PÉROU.

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porphyres au milieu desquels les filons de Nitiobamba se sont fait jour. On rencontre de nombreux indices d'anciennes exploitations dont les desmonte.'; (1) argileux et porphyriques occupent de vastes espaces sur les flancs escarpés des montagnes. Quelques-unes de ces exploitations ont été reprises il y a peu de temps par une compagnie qui s'est formée à Ayacucho au capital insuffisant de 15. o oo piastres. A l'époque de ma visite, en décembre 185o , cette somme était déjà complètement absorbée par des

travaux de déblai et de soutènement dans l'intérieur des mines, et par la construction d'une usine pour le traitement métallurgique des minerais. Les mines les plus importantes, bien que leur avenir me semble très-problématique, à cause du peu de puissance des filons et de leur irrégularité, sont celles de San-Lorenzo, Desesperada et Trinidad. Les deux dernières sont ouvertes sur deux filons parallèles et peu éloignés dont la direction générale est nord et

sud. L'ancien champ d'exploitation est assez vaste et fort irrégulier comme tous les travaux de mines de l'Amérique du Sud, où chaque mineur abandonné à ses propres ressources s'attachait exclusivement à la poursuite du minerai sans jamais entreprendre une galerie ou un puits de recherche. La puissance des filons varie de om, 2o à om, o et le minerai, à peu près identique

dans les deux mines, se compose d'un mélange de (1) On désigne sous le nom de desmonte les déblais de l'exploitation, qui sont rejetés tout à côté de la bouche-mine sur les flancs de la montagne. Ces déblais descendent souvent très-bas, ou donnent lieu, lorsque la montagne a peu de pente, à une plate -forme quelquefois assez étendue. Le volume du des monte permet de se former une idée assez exacte de l'importance et du développement de l'exploitation souterraine.