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De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
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GÉOLOGIE

à six lieues de Huanta dans l'intérieur de la Cordillère, au milieu des Indiens Iguichanos. On avait conservé le souvenir de son ancienne richesse , et il y a plus de

vingt ans qu'un Argentin, D. Javier de la Plata, en a repris l'exploitation avec une persévérance qui vient d'être récompensée par un plein succès. Pour se rendre à Pachanga , où l'on traite les minerais des diverses mines de kluayllay , il faut franchir deux chaînons latéraux de la Cordillère et deux ravins profondément encaissés qui vont aboutir vers le nord à la rivière de Maya. Le terrain est tout à fait semblable

à celui que nous avons trouvé depuis Pampas; il se compose de porphyres bigarrés, de schistes et de cal-

caires; on rencontre aussi des poudingues dont les noyaux et le ciment sont également porphyriques et ne

se distinguent que par la couleur et une dureté plus grande dans les noyaux que dans la pâte ; enfin il y a quelques rares apparitions de grès et de conglomérats calcaires, et presque toutes les couches, excepté celles de grès, sont traversées par des petites veinules de calcaire cristallin et par des filons irréguliers de quartz dans les porphyres et les schistes. L'usine de Pachanga se trouve au fond d'un ravin très-encaissé et les montagnes escarpées, qui s'élèvent de chaque côté jusqu'à 5 ou 600 mètres de hauteur, sont formées d'assises presque verticales d'un calcaire compact qui passe fréquemment au calcaire grenu et semicristallin. La roche offre des nuances très-diverses et pourrait produire un beau marbre d'ornement. En remontant le ravin, à deux lieues de Pachanga, on trouve le Cerro de Ballesteros, sur les flancs duquel ont été ouvertes les exploitations les plus importantes du district de Hua yllay : la montagne est formée de couches peu inclinées d'un calcaire semblable à celui de Pa-

DU PÉROU.

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changa. La mine la plus importante par sa richesse est

celle de San Juan de Dios qui a produit, à diverses époques, des minerais d'argent presque massifs. L'allure du filon est des plus irrégulières et constitue le mode de gisement auquel les mineurs du pays donnent la désignation de bolsonadas de metal ; c'est une succession de renflements et d'amincissements, et pendant la durée de ces derniers les salbandes se rapprochent tel-

lement, que la trace du filon, qui fait corps avec elles, n'est plus indiquée que par une petite veinule de chaux carbonatée lamellaire de om,o d'épaisseur. Le minerai qu'on extrait actuellement de la mine de San Juan de Dios se compose d'un mélange de galène, de blende et de mispickel mamelonné à structure la-

melleuse; il contient une certaine quantité d'argent, probablement combiné, qui varie de o,005 à o, o 15. Accidentellement, et au milieu du minerai massif et qui ne contient pas d'argent visible, on trouve différentes

combinaisons d'antimoine et d'argent qui renferment jusqu'à 75 0/0 de ce dernier métal sans mélange de gangue, de l'argent natif ramifié et de l'argent antimonial disséminé dans de la galène et du carbonate de chaux lamellaire : on y trouve aussi de l'argent rouge et de l'argent sulfuré intimement mélangé avec l'argent antimonial. En termes plus généraux, les différents échantillons de la mine de San Juan de Dios , que j'ai eu occasion d'examiner à Pachanga, contiennent toutes les combinaisons naturelles de l'argent, moins les chlorure, bromure et iodure, et l'argent bismutal , et parmi celles-ci deux ou trois alliages en proportions différentes d'antimoine et d'argent qui méritent un examen spécial et constituent sans doute des espèces minéralogiques nouvelles et bien définies. La mine de San Juan de Dios n'est pas la seule exploitée sur le Cerro de Ballesteros ;