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De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
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TERRAIN HOUiLLER

semblent avoir été apportés que d'une faible distance. Les galets de granite sont les moins abondants ; on y trouve cependant tous les types de granite de la contrée, principalement le granite rose à un seul feldspath (l' orthose) ; moins fréquemment les granites à oligoklase , qui, plus sujets à s'altérer et à se désagréger, ont dû plutôt servir à donner les éléments du ciment. On y rencontre aussi des galets de gneiss, de pegmatite et

beaucoup de galets de quartz blanc hyalin laiteux formés aux dépens des filons et des masses quartzeuses du terrain primitif. Ce qui domine par-dessus tout, ce Les galets porphyriques y sont surtout dominants.

qui forme vraiment la masse du poudingue, c'est le porphyre quartzifère et l'eurite. Ce porphyre est identique à celui qui forme de si grandes masses associées au terrain de transition dans le Morvan ; c'est une pâte feldspathique compacte, variant du blanc légèrement

rosé au rouge brique le plus foncé , parsemée d'une infinité de grains de quartz vitreux amorphes ou bipyramidés , variant de la grosseur d'une petite tête d'épingle à celle d'un pois , et de lamelles de feldspath dont la couleur se détache à peine du fond de la pâte. Minéralogiquement , ce porphyre, et j'ai eu peine à attendre jusqu'ici pour le dire, ne présente aucune différence avec celui qu'on trouve intercalé en nappes au mur et au toit du terrain houiller ; cette identité sautait aux yeux ; je n'ai, pas voulu cependant l'admettre sans Ce porphyre est identique à celui

la soumettre à une vérification : j'ai adressé à M. Delesse

de nombreux 'échantillons des trois porphyres ( pordu Morvan, phyre du Morvan pris en place, galets porphyriques et en tout semblable à celui qui, depuis, du terrain de Sincey, porphyre intercalé en nappes au s'est épanché au mur et au toit mur du même terrain) et il n'a point hésité à recondu terrain. naître leur parfaite ressemblance d'aspect et de composition. Ainsi, le même porphyre, minéralogiquement parlant', s'est fait jour en Bourgogne à deux époques

SINCEli (CÔTE-13'0R) .

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distinctes qui comprennent entre elles la période de dépôt du terrain houiller : la première éruption a traversé et modifié le terrain de transition et a fourni au terrain houiller de Sincey la majeure partie de ses éléments ; la seconde éruption est survenue au moment du redressement de ce terrain, avant le dépôt du trias: A en juger même par l'abondance de ces galets porphyriques, et comme il n'est pas probable que tous aient pu venir de la région située au delà de Saulieu il est à croire .que la première éruption avait envahi une notable partie de l'espace que recouvrent aujourd'hui les terrains jurassiques au nord et au nord-est dé la pointe du Morvan.

Passer en revue les variétés que présentent ces galets

et décrire les altérations qu'ils ont pu sttbir avant ou depuis leur incorporation dans le terrain, serait descendre à des détails sans intérêt ; je ne m'arrêterai qu'à leurs principaux accidents. Beaucoup d'entre eux portent les traces d'une énorme pression exercée sur le terrain par les parois de la faille granitique dans la(pelle il s'est trouvé saisi et encastré : il est fréquent d'en rencontrer qui, malgré leur excessive dureté, ont littéralement pénétré les uns dans les autres ; un grand nombre qui, sans doute, se trouvaient en porte-à-faux an milieu des bancs, ont été brisés on même broyés sur place, puis ressoudés, soit par un ciment siliceux qu'on

prendrait souvent pour de la pâte de porphyre; soit par le ciment de grès lui - même, en quelque sorte redevenu plastique, et que la pression a fait pénétrer -jusque dans les fissures les plus étroites des galets brisés.

J'ai dit que le ciment du poudingue était un grès houiller bréchiforme ; il est formé de détritus de granite, de porphyre et de schistes de transition. Sa cou-

Nombreuses traces d'écrasement dans ces bancs de poudingue.