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NOTES MINÉRALOGIQUES.

base rhombe qui porte des troncatures symétriques sur les deux extrémités de l'axe principal : leur forme est donc la même que celle des cristaux naturels. De même que le soufre de la nature, les cristaux dont il s'agit se distinguent aussi du soufre obten.0 par voie de fusion par une transparence qu'ils conservent indéfiniment; leur éclat est d'ailleurs très-vif. Dans une même fissvre , ils sont souvent tous orientés parallèlement les uns aux autres, comme on l'observe dans les échantillons de la solfatare dé Pouzzoles, avec lesquels ils présentent une telle ressemblance de physionomie que l'oeil d'un minéralogiste serait trompé par °cette sorte de contrefaçon.

Dans les petites veines isolées où on l'observe, le soufre ne peut avoir pénétré à l'état fondu ; il s'est cer-

tainement insinué à l'état de vapeur, soit libre, soit combiné. On admet que le soufre des volcans est amené des profondeurs à l'état de gaz sulfhydrique qui par la combustion lente de son hydrogène dépose du soufre.

Dans le fourneau dont il est question, où le soufre est chauffé en présence de l'air et du nitre, il est évident qu'il ne se forme pas d'acide sulfhydrique ; il ne peut se produire que des composés oxygénés de soufre ; mais lors même que l'acide sulfureux gazeux pénétrerait dans

l'argile, il ne pourrait fournir de soufre par sa décomposition, puisqu'il n'y rencontre aucune substance réductrice. Les cristaux observés ne peuvent évidem-

ment résulter que de la condensation directe de la vapeur de soufre qui s'exhale du fourneau et qui s'infiltre sans cesse dans les petits interstices et les pores de l'argile. A. quelques millimètres de la surface du fourneau, la température de la paroi ne dépasse pas 800, c'est-à-dire qu'elle est inférieure au point de fusion du soufre. C'est là que les gaz qui étaient saturés

de vapeur de soufre à une température plus élevée

NOTES MINÉRALOGIQUES.

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viennent déposer directement ce corps à l'état solide. Comme la quantité de vapeur de soufre qui sature le gaz à 800 est très-faible , et que leur refroidissement est d'ailleurs tout à fait graduel, la cristallisation se trouve favorisée par ces circonstances. Il faut ajouter qu'une grande partie du soufre qui s'accumule dans la région chaude de la paroi passe par l'état de fusion et ne présente rien de particulier. Ce n'est que tout près de la surface extérieure du fourneau que la vapeur de soufre se précipite à une température assez basse pour cristalliser un octaèdre droit, comme on vient de le dire. En résumé, des cristaux de soufre peuvent se déposer dans des points où la température est inférieure de beaucoup non-seulement au -degré d'ébullition mais aussi au point de fusion de ce corps. Cette observation est susceptible d'être utilisée peur obtenir des cristaux distincts par la condensation de certaines vapeurs, en les laissant filtrer avec lenteur dans une masse d'argile poreuse dont la température décroît très-graduellement. On se rapprochera d'ailleurs de cette manière des conditions qui, selon toute vraisemblance, ont eu lieu dans certaines émanations naturelles. 2. Sur un nouveau gisement de Berthierite dans les Vosges.

Il existe dans la commune de Lalaye (Bas-Rhin) des filons d'antimoine qui traversent le schiste de transition. Dans ces filons l'antimoine sulfuré se rencontre en blocs massifs, pesant souvent plusieurs kilogrammes; il est accompagné vers ses affleurements de l' oxi-

sulfure rouge ou kermès minéral et d'acide antimo'lieux. Le minerai forme un faisceau de veinules qui se -ramifient les unes dans les autres en cimentant de nom-.

breux fragments de schiste argileux ; du quartz, de la