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De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
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RÉSUIVIÉ DES EXPLOSioNs

elle les bords des feuilles voisines, qui semblent avoir été coupées. La chaudière s'est relevée verticalement ; elle est restée appuyée contre un angle du local qui renferme le fourneau. Ce local est fermé de trois côtés par des murs très-solides; la face antérieure donnant sur la cour et la toiture ont été au contraire construites en matériaux légers. Cette disposition, qui est conforme aux prescriptions des règlements, a sauvé la vie du chauffeur ; elle a de plus préservé de toute atteinte 200 ouvriers qui travaillaient dans le voisinage de la machine au moment de l'explosion. Il a été constaté que la tôle employée était de mauvaise qualité, que dans un intervalle de huit mois on avait réparé sept fois les bouilleurs de cette chaudière ; qu'immédiatement après une réparation une feuille de tôle avait dû être chan,

gée , parce qu7 elle présentait des gerçures. Toutes ces réparations ont été faites sans qu'il en eût été

donné avis à l'administration (art. 71, ordonnance du 22 mai 1843); les chaudières n'ont point

été soumises à une épreuve à la presse hydraulique. Après une enquête faite sur les lieux avec beau-

coup de soin, l'explosion a été uniquement attribuée à la mauvaise qualité de la tôle employée.

Il y a effectivement quelques fabricants qui emploient aujourd'hui dans la construction des chaudières des tôles mal fabriquées et peu résistantes. Les acheteurs doivent se défier des bons marchés; ils doivent repousser les produits pour les-

quels ils n'obtiennent une diminution de prix qu'aux dépens de la solidité et de la durée. Il n'y

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a pas d'économie à acheter une chaudière à bas prix, si elle n'est pas suffisamment résistante, si elle devient la cause de chômages fréquents. Le 8 septembre, un bouilleur d'un remorqueur de la Seine-Inférieure , le Rouen, a crevé à la distance de 2 kilomètres au-dessous de Villequier. Un trou ovale de om,56 de longueur et de o,23 de largeur s'est ouvert tout à coup à l'endroit où le coup de feu est le plus vif. La tôle semble avoir été coupée; le morceau s'est détaché brusquement, il a été projeté sur le cendrier; l'eau bouillante et la vapeur se sont précipitées dans le local occupé par la machine; un chauffeur a été tué et un autre a été grièvement blessé. L'examen immédiat des bouilleurs a prouvé que plusieurs d'entre eux présentaient à l'endroit du coup du feu des bosses faisant saillie sur la surface cylindrique; elles avaient om,40 à orn,6o

de longueur, sur om,2o à o'n,35 de largeur et om,o3 à orn,o5 de saillie. Sur d'autres bouilleurs on voyait, dans une situation analogue, des pièces de tôle nouvellement rapportées. Le mécanicien savait que l'apparition d'une de

ces bosses annonçait un danger imminent, il avait reconnu qu'une bosse se formait, il avait donné l'ordre de jeter le feu lorsque l'explosion eu lieu.

a

Il a été constaté que pendant la traversée on ne faisait aucune extraction d'eau; on a trouvé dans l'un des bouilleurs de l'eau qui contenait 92 pour too de parties salines. Cette circonstance suffit pour expliquer la formation des bosses et l'explosion qui en a été la conséquence. On sait depuis longtemps que pour

N. 8. Sur le remorqueur le Rouen.