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EXPLOSION

ment déposé. Ce second fait confirme la conclusion énoncée il n'y a qu'un instant. 3° L'explosion est arrivée vers 5 1/2 heures du matin, et le travail de la fabrique n'a pas été in-

terrompu. Le chauffeur, qui a remplacé immédiatement pour le service des foyers Celui qui avait été brûlé, nous a déclaré avoir commencé son tra-

vail à 6 1/2 heures et n'avoir pas été gêné par la présence de l'eau sur le pavage de l'avant-foyer. Or ce pavage est à une profondeur assez grande au-dessous du sol. Si la chaudière avait renfermé de l'eau en masse un peu notable, si, comme cela devait être d'après sa capacité, elle en avait con-i. tenu au 'moins 48 hectolitres, cette eau, s'échappant par la déchirure et ne pouvant séjourner qu'en petite quantité dans les gargouilles, eût certainement rempli jusqu'à une certaine hauteur l'espace réservé pour le chauffeur ; et, avant de pouvoir approcher des foyers, il eût fallu laisser refroidir Cette eau et l'épuiser ensuite à l'aide de seaux. Or le contre-maître de la fabrique, qui est arrivé sur les lieux très-peu de temps après l'accident, nous a déclaré qu'aucun épuisement semblable n'avait été nécessaire. On doit en conclure qu'il n'y avait pas d'eau dans l'avant-foyer, et par suite pas d'eau dans la chaudière. 4.° Le peu de dégats occasionnés par l'explosion est encore une preuve manifeste du manque d'eau: il en résulte effectivement qu'il n'y a pas eu, après la rupture, de pression prolongée, que les effets de cette rupture ont été pour ainsi (lire instantanés. Si au contraire il y avait eu de l'eau dans la chaudière , cette eau s'écoulant par la déairure, l'espace délaissé par elle se serait rempli au fur et à mesure par de la vapeur formée aux dépens de la chaleur accumulée dans le système; il y aurait

D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.

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donc eu pendant un certain temps continuité dé pression, par suite travail moteur, et les conséquences de l'explosion eussent été beaucoup plus désastreuses. D'après les faits observés, nous nous croyons en droit de conclure, non-seulement que l'eau manquait dans la chaudière , mais qu'elle manquait sans doute aussi dans les bouilleurs. Les premiers résultats de l'enquête commencée le i" décembre nous conduisaient donc nécessairement à cette conclusion que la chaudière n'avait pas été alimentée. Si cette conclusion était exacte on devait en trouver la preuve matérielle à l'inspection de la surface extérieure de la tôle déchirée. Nous n'avons pu voir cette tôle que le 5 décembre,

après qu'elle eut été séparée de la chaudière, et les caractères qu'elle nous a présentés ne nous ont laissé aucun doute sur le défaut d'alimentation. La tôle était de bonne qualité, comme l'avaient fait prévoir son extension avant de se rompre et l'état tourmenté des bords de la déchirure. Cette

tôle, bien que fabriquée simplement avec de la fonte au coke affinée au four à puddler, était neryeuse et bien soudée. Elle était couverte de peroxyde rouge de fer sur

presque toute la portion de sa surface externe exposée à l'action directe de la flamme. Malgré les chocs violents auxquels elle avait été soumise pen-

dant que, pour la détacher, on coupait les rivets fixés sur son contour, elle offrait encore par places

une couche d'oxyde des battitures ayant l'apparence d'une matière fondue et donnant, quand on réchsait, une poussière noirâtre. Il est donc parfaitement prouvé que la tôle avait été fortement brûlée. Sa température avait été portée au rouge ; et, sous l'influence de cette température, il y avait eu production d'oxyde des battitures; la chaleur