.MTA0.MjY0ODg

De Transcription | Bibliothèque patrimoniale numérique Mines ParisTech
Aller à : navigation, rechercher

DEscRIPTION GÉOLOGIQUE 5°4 La pointe de Noirmont à l'Ouest et la pointe du Pas à l'Est forment donc les limites de la baie

de Saint-Aubin. Sur la ligne qui va de l'une à l'autre, mais plus rapprochés de la seconde, sont

deux îlots qui sont réunis à la terre ferme à la basse-mer. Le moindre de ces dots porte quelques

ruirrel où la tradition de l'île place l'ancien ermitage de Saint-Bélier; sur l'autre s'élève le château d'Élisabeth , qui contribue à défendre l'entrée du port et auquel s'attache quelque intérêt historique comme ayant servi d'asile à Charles II. Une

chaussée naturelle unit les deux îlots au rivage. C'est une ligne de rochers formant une légère saillie au-dessus du sable fin qui partout ailleurs dans cette baie couvre la grève. Cette chaussée que couvre la haute mer est à peu près parallèle à la direction du mont de la Ville , et elle s'aligne sensiblement avec les collines qui limitent le côté Ouest de la vallée de Saint-Sauveur. Au fond de la baie, une route bien ombragée et que sillonnent sans cesse des voitures élégantes, unit Saint-Hélier à Saint-Aubin , en suivant pres-

que exactement le bord de la mer. Au delà , des collines verdoyantes parsemées de nombreuses villas et couronnées d'une végétation puissante, s'élèvent en amphithéâtre , laissant deviner çà et là plutôt qu'apercevoir les issues de quelques fraîches vallées.

Pour tous ceux qui connaissent l'aspect aride de la plupart des rivages français de la Manche, notamment vers le Nord, afin de le rendre moins accessible; mais cette circonstance n'a fait que mettre plus en relief la disposition primitive du terrain; elle n'infirme pas nos remarques.

DE LUE DE JERSEY.

5o5

c'est un spectacle frappant que cette riche verdure

qui descend jusqu'à la mer. Toutefois, l'étonnement diminue lorsqu'on remarque que He ;offre les mêmes aspects que nos côtes dans ceux de ses rivages qui ont la même exposition, c'est-à-dire au Nord et à l'Ouest. D'ailleurs une circonstance im-

portante contribue à donner aux rivages de l'Est et du Sud un caractère particulier ; c'est que le relief général de l'île est celui d'un plateau sensiblement incliné vers le Sud-Sud-Est. C'est à cette configuration qui l'abrite des vents du Nord et de

l'Ouest que Jersey doit en grande partie sa fer-. tilité(1). Pour bien juger de cette disposition, il faut monter à la Tour-d'Auvergne ,sur la Hougue-

bic, paroisse de Grouville. De cette hauteur, on ne voit que cette pente si bien exposée qui d'ailleurs constitue la majeure partie de Ille. Vu ainsi d'ensemble, le pays rappelle les plus belles parties du bocage Normand. De toutes parts

s'élèvent de grands et beaux arbres, non réunis en futaies, mais bordant les routes et séparant les propriétés particulières. Les essences dominantes sont le hêtre, l'orme et le chêne. Dans les parties basses de l'île au Sud-Est, c'est-à-dire dans

les paroisses de Grouville et de Saint-Clément, la fréquence des pommiers est comme un autre souvenir de la Normandie. Mais ce qui caractérise plus particulièrement Jersey, ce qui excite la juste

admiration des étrangers, c'est la beauté de ses routes , si parfaitement entretenues, partout ombragées d'une élégante verdure comme les allées (1) Par suite d'une disposition inverse, la végétat-on est extrêmement pauvre dans l'île voisine de Guernesey.