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RÉSISTANCE

James. Elles ont toujours donné un chiffre beaucoup pins faible pour la résistance transversale des barres extraites de la partie centrale des grosses pièces de fonte, que pour celle des barres coulées avec les mêmes dimensions. Le levage du tube du pont de Conway a offert

un exemple direct des dangers que présente la fonte soumise en grosses pièces à des efforts transversaux : un vice d'exécntion aggravait à la vé-

rité les conditions déjà défavorables de la résistance; mais ces défauts sont d'autant plus difficiles à éviter que les pièces sont plus volumineuses. Le tube était suspendu à chaque bout, par les chaînes de levage, à la traverse de la presse hydraulique. Cette traverse (fig. 9 et i o) était en fonte et pesait 7.100 kit. :en la considérant comme un solide posé sur deux appuis espacés de 2m,058

( distance d'axe en axe des chaînes) et admettant pour la constante R.-.= 17,31 valeur 'minima

déduite des expériences de M. Hodgkinson, on

trouve pour la charge de rupture placée au milieu 1.584.000 kilogrammes. Le demi-tube avec les charges additionnelles pesait seulement 65o.000 kilogrammes; on devait donc croire qu'on avait fait une part assez large à l'affaiblissement de la résistance moyenne,. Cette confiance était d'au-

tant plus légitime que, d'une part on n'avait pas à redouter l'effet des retraits à tendances contraires

auxquels les pièces de formes plus compliquées sont sujettes, et que de l'autre la tige du piston

s'appuyait sur la traverse, non par une surface très-étroite, mais (on devait du moins le supposer)

par un large épaulement. Cependant une fissure se manifesta au milieu de cette pièce pendant le levage du deuxième

DES MATÉRIAUX. - FONTE.

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tube; elle s'étendait sur os', 178, c'est-à-dire sur le tiers de l'épaisseur, et devenait tout à lait invisible dès qu'on calait le tube pour ramener le piston au bas de sa course.

Le tube ayant encore à s'élever d'un mètre seulement pour atteindre son niveau définitif, on prit toutes les précautions nécessaires pour empê-

cher sa chute en cas de rupture complète de la traverse, et on put terminer le levage sans la remplacer; Mais la fissure fit encore des progrès no-

tables, et la traverse aurait infailliblement cédé si l'opération avait dû se prolonger. Plus encore que les chiffres précédents, le fait même de la résistance rigoureusement' suffisante que cette pièce possédait encore avec une section

réduite du tiers, prouve que la rupture partielle était l'effet d'un vice local.

Le métal présentait en effet dans la région

de la fissure une texture très-lâche , il était presque dépourvu de cohésion. On reconnut bientôt les causes de cette altération : d'une part, la pièce avait été coulée dans sa position naturelle,

au lieu de l'être sens dessus dessous comme il convenait pour améliorer la qualité du métal qui devait travailler par extension. D'un autre coté, le jet avait été placé à tort au milieu de la pièce, c'est-à-dire à la section dangereuse; en agitant le métal en ce point comme c'est l'usage pour le moulage des grosses pièces afin de faciliter le dégagement des gaz et le travail du retrait, les fondeurs avaient poussé trop loin' cette opération. Ainsi agitée lorsqu'elle était déjà pâteuse, la fonte n'avait

pu acquérir, dans cette région, sa cohésion normale. Enfin, pour surcroît de malheur, la traverse s'appliquait seulement sur le prolongement de