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SUR LA NATURE DES FONTES.

INFLUENCE DU SOUFRE

tain, que cette portion du soufre se perdait en formant avec le carbone des fontes du sulfure de carbone volatil qui avait produit les globules brillants observés dans les essais. Pour arriver à une preuve certaine, je répétai comparativement des essais déjà faits par M. Berthier, sur un mélange de fer doux parfaitement décapé en limaille, et de pyrites. M. Berthier a en effet constaté qu'en fondant du fer doux décapé avec des pyrites (atome par atome) , il se forme toujours du protosulfure de fer sans aucune déperdition de souli.e. Cela étant, il était prouvé que le soufre perdu dans les essais précédents se combinait au carbone des fimtes en

formant du sulfure de carbone, qui agissait en décarburant et en produisant en même temps du calorique latent par sa volatilisation ; car on sait qu'en se vaporisant ce liquide produit un abaissement de température capable de :faire congeler le mercure. -Je fis une première expérience en fondant dans

un creuset nu, au feu de forge, no grammes de limaille de fer doux, bien décapée, avec 0g,40, soit 2 p. L oo de pyrites.

Pour éviter une légère oxydation par Fair qui aurait pu arriver dans le creuset, je le couvris d'un morceau de coke. Lorsque toute la masse fut arrivée au blanc soudant , je découvris le creuset pour voir si dans ce cas , comme dans celui de fusion de la fonte avec 3 p. Loo de pyrite, il y avait dé-

gagement de globules brillants. Je n'apercus aucun dégagement ; la masse resta tranquille; refroidie , elle présenta la forme d'un culot assez compacte /très-bien soudé; cassée, on voyait çà et là du sulfure de fer jaune-brun assez foncé, qui

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n'était sans doute que du protosulfure disséminé dans la masse.

Ce premier essai fut déjà pour moi une preuve

de la formation du sulfure de carbone par la fusion d'une fonte grise en présence de la pyrite, puisque, dans ce cas seulement , j'ai reconnu le dégagement de globules brillants. Je fis encore un nouvel .essai , dans lequel je dosai le soufre.

a,3i de limaille de fil de fer bien décapé furent fondus avec o",o46, soit 2 p. Loo pyrites. Après une heure de température très-élevée, je retirai le creuset, et le laissai refroidir lentement, pour me trouver dans les mêmes circonstances que j'avais observées dans le cas de fusion de la fonte en présence de la pyrite. J'obtins un petit culot bien fondu, compacte, très-facile à entamer à la lime. g,05 furent traités par l'eau régale ; l'attaque

fut lente, mais bien complète, sans résidu. La dissolution fut reprise par le chlorure de barium,

et j'obtins un précipité de o',o8 de sulfate de baryte, soit en soufre o,oi i, ou bien encore ,o4 p. ioo. D'après la composition des pyrites, sur ne,o46 de pyrite mêlée au fer, il devait se trouver dans le

mélange avant la fusion 0',0249 soufre, soit 1,o5 p. Loo.

L'analyse m'ayant donné LM p. Loo, c'est-àoo p. Loo près, j'en dire le même résultat à conclus, comme l'avait au reste constaté M. Ber-

thier, que dans la fusion du fer doux décapé avec de la pyrite, il n'y a jamais déperdition de soufre.