Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 222]

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5 7. V OPÉRATION.

tières, il se dépose au-dessous de la matte une certaine quantité de cuivre noir (désigné par les

ouvriers sous le nom de bottoms), sont précisément celles dans lesquelles la matte est le plus exempte de cuivre, tandis que les maltes les plus chargées de cuivre proviennent toujours des fontes dans les-

quelles il ne s'est pas produit de bottoms. Théoriedelapro-

L'ensemble des phénomènes observés dans les ateliers consacrés aux fontes IV et V m'a conduit il malte bleue. à la théorie suivante, qui explique tous les faits particuliers à la méthode galloise, et qui, en outre, jette un grand jour sur une multitude d'opérations md

dans

propres aux usines à cuivre du continent européen ; d'ailleurs, ainsi que. je l'indiquerai plus loin,

j'ai soumis cette théorie à l'épreuve, au moyen de diverses expériences, et 'surtout en produisant à volonté les phénomènes d'une manière plus tranchée qu'ils ne se présentent dans le cours ordinaire des choses. Le cuivre métallique, dont la présence caracté-

rise les mattes bleue et rouge, ne se dépose pas pendant la fonte même; c'est un produit postérieur qui ne se forme que quand les matières sont déjà extraites du fourneau. Lorsque, après la coulée, la matte et la scorie se sont superposées dans la rigole destinée à les recevoir, ces deux matières continuent pendant quelque temps à réagir comme elles le faisaient dans l'intérieur du four, et à faire

échange des deux métaux. Mais les affinités se modifient peu à peu par le refroidissement progressif des deux substances réagissantes. Il arrive un moment où la matte, parfaitement fluide en-

core, tombe à la température où le cuivre tend à prendre l'état solide; dès ce moment la réaction

FONTE POUR MATTE BLEUE.

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devient simple de double qu'elle était; le fer de la matte se combine avec l'oxygène de l'oxyde cuivreux ; mais le cuivre mis en liberté, au lieu de se combiner avec le soufre précédemment coin

biné au fer, se dépose en quelque sorte à l'état moléculaire, la température n'étant plus assez élevée ni pour forcer le cuivre à se combiner avec

la matte, ni pour le réunir en globules décidément fondus. Le phénomène se produit donc dans cette époque du refroidissement de la coulée, où

la matte et la scorie conservent encore l'état fluide à leur surface de contact, et où la température de la matte est déjà voisine du terme où le cuivre se solidifie.

Cette théorie explique toutes les circonstances Causes de l'abque j'ai précédemment signalées. En effet, si 14=1222 cuivre métallique qui caractérise les maties bleue matte blanche.

et rouge était déjà formé dans le four avant le moment de la coulée, on ne concevrait pas qu'à la température blanche qui règne dans le four le métal conservât cet état pulvérulent ou filiforme qu'on observe dans la matte refroidie, et qu'il ne se réunît pas en masse ,à la partie inférieure du bain. On comprend très-bien qu'une matte blanche

pure ne se charge pas de cuivre, puisqu'elle ne contient pas le sulfure de fer, c'est-à-dire le réactif indispensable à la précipitation du métal, tandis que la matte bleue, fortement chargée de sulfure de fer, se prote parfaitement à celte réaction.

J'ai entrepris à cette occasion diverses expériences dont cette théorie suggère aussitôt la pensée :ayant fait couler dans un réservoir particulier, et sans mélange de scories, une partie de la même

Expériences sur la précipitation

du cuivre dans les malles.