Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 211]

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ALTÉRATION DES ROCHES

cipitation d'oxyde de fer, et production d'une nouvelle quantité de sulfate de chaux (1 ).

Par suite de cette double décomposition une certaine quantité d'acide carbonique aura été rendue libre ; mais ce gaz sera resté en dissolution à cause de la pression à laquelle il était soumis

l'eau ainsi acidulée aura pu par conséquent dissoudre et entraîner du carbonate de chaux. Quant à l'oxyde de fer, il aura aussi pu être emporté par les eaux, soit mécaniquement, soit peut-être à l'état de sel organique, ainsi que je l'indiquerai plus loin. Toutes les analyses quej'a. i rapportées ci-dessus

prouvent en effet que, dans les charbons et les calcaires altérés, la plus grande partie du soufre libre et des pyrites a disparu; on trouve, à la place (i) La décomposition du sulfate de fer par le carbonate de chaux n'est pas du reste un fait rare dans la nature. Elle a encore lieu fréquemment de nos jours, et j'ai eu occasion de la voir s'opérer sur une assez grande échelle. En 18.I.2 on viciait , à la mine do charbon de Piolenc (Vaucluse) , d'anciennes galeries ouvertes dans des grès ; les eaux que l'on en retirait, et qui étaient trèschargées de sulfate de fer, étaient jetées dans un petit ruisseau, dont le lit était formé d'un sable calcaire ; or, voici ce que l'on remarquait : le fond et les bords du ruisseau se couvraient d'un dépôt ocreux; en même temps l'eau

devenait trouble , blanchâtre ; et un peu plus loin elle déposait une matière blanche, pulvérulente, qui n'était autre chose que du sulfate de chaux. On sait d'ailleurs que, dans toutes les exploitations de combustibles des terrains calcaires, les amas de déblais en

fermentation se couvrent d'aiguilles ou de cristaux de gypse. J'ai recueilli . dans les anciens travaux des mines de lignite de Nyons (Drôme), des cristaux de cette substance, parfaitement limpides, et d'une longueur de 3 centimètres.

DES TERRAINS DE LIGNITE DE PROVENCE.

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de la pyrite, de l'oxyde de fer qui n'existait pas

dans les échantillons non altérés. Le S sulfates de chaux et de magnésie produits ont été entraînés; mais on trouve quelquefois de petites quantités du premier dans des roches non altérées d'une texture un peu lâche, qui ont pu s'en laisser pénétrer et le retenir. La plupart des échantillons analysés contiennent trop peu de carbonate de chaux pour que l'on puisse conclure quelque chose de positif des chiffres qui se rapportent à cette substance. Un seul fait exception à cet égard , c'est le n°5, et l'on peut voir, en le comparant au n° 6, combien la proportion de ce carbonate est moins forte dans la roche altérée. Quant au n° 8, j'ai déjà indiqué que quelques-uns de ses éléments pouvaient provenir d'un autre banc que celui qui a fourni le n° On 'v.. conçoit d'ailleurs que des roches non altérées, c'est-à-dire dans lesquelles les pyrites n'ont pas été décomposées, auront pu perdre une certaine quan-

tité de leur carbonate de chaux par l'action du

sulfate de fer qui les aura traversées. Il serait possible en outre que l'argile eût aussi

été attaquée, et qu'il y eût eu production d'une petite qiimitité de sulfaté d'alumine. Car, si l'on excepte encore les n" 7 et 8, on verra que le rapport entre cette terre et la silice est toujours plus faible dans l'échantillon altéré que dans celui qui île l'est point (1).

(I) Il paraît assez difficile en effet de croire que l'acide sulfurique ait été sans action sur la matière argileuse, mais on ne doit pas compter sur les analyses comparatives pour reconnaître les effets de cette action, parce que la silice rendue libre, se trouvant à l'état gélatineux, aura le plus souvent été entraînée par les eaux.