Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 22]

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CONTINUITÉ EN PROFONDEUR

mais par des ramifications souvent complexes, sinueuses et de section très-variable. La généralisation de cette continuité, établie par les travaux d'Engis et de Verviers, a obtenu l'adhésion complète de M. d'Omalius d'Halloy et de nombreux

praticiens , parmi lesquels je citerai M. Simon, directeur des exploitations de la Nouvelle-Montagne, et M. Goschler, ingénieur des mines de Stolberg. La continuation en profondeur de ces canaux souterrains s'effectue par des mouvements quelquefois tellement bizarres et inattendus , que l'on s'explique comment de premiers travaux, entrepris pour la constater, étaient restés infructueux. Ainsi, par exemple, la continuité du célèbre gîte de Moresnet (la Vieille-Montagne) n'est pas encore constatée, quoique plusieurs travaux rationnels

aient été entrepris dans ce but : est-ce à dire

qu'elle soit contestable? Non , sans doute , et les ingénieurs qui ont étudié les travaux souterrains cl'Engis , Verviers, Stolberg, etc..., n'attribuent

l'insuccès qu'a l'insuffisance des travaux et non pas, à celle du principe. Il y a plus, les études souterraines sont aujourd'hui assez avancées pour nous autoriser à supposer qu'en profondeur, les oxydes et les carbonates métallifères qui constituent ces gîtes doivent se transformer en sulfures. Ces amas superficiels

ne seraient par conséquent que les chapeaux de fer, le gossan très-développé , de gîtes souterrains composés de pyrites, de blende et de galène. La métallurgie moderne est arrivée à traiter la blende aussi bien que la calamine , de telle sorte qu'on peut considérer la continuation du minerai comme assurée, niais il y a dix ans, ce changement de nature eût seul suffi pour faire déclarer le minerai comme limité en profondeur.

DES GITES MÉTALLIFÈRES.

45 Telle est en effetl'histoire des pacos et des colorados du Nouveau-Monde. Beaucoup de ces gîtes

ont été considérés comme épuisés, uniquement parce que les ressources métallurgiques du pays ne pouvaient tirer le même parti des sulfures qu'on

trouvait en profondeur que des oxydes de la superficie.

Les gîtes irréguliers qui, maintenant, prennent une si grande part dans la production des métaux sont longtemps restés à l'état d'abandon, par cela même qu'ils avaient été exploités les premiers. Les

anciens avaient enlevé les parties supérieures, et s'étaient arrêtés devant les difficultés de l'approfondissement, car, dans ces gîtes, la stérilité succède souvent aux plus grandes puissances de richesse. Ces anciennes exploitations n'offraient plus que des dépressions superficielles déterminées par l'écroulement des travaux souterrains, ou des vides irréguliers, en partie remblayés, commu-

niquant entre eux par des conduits étroits et sinueux , et dont les parois étaient complétement dépouillées de minerai. La reprise de ces mines est chose souvent hasardeuse, car les règles des filons ne peuvent être appliquées, et il est souvent très-

difficile de se rendre compte de loin de distribution des minerais. Beaucoup de tentatives ont été cependant heureuses, et les mines de Santiago de Cuba, d'après les documents qui m'ont été communiqués par M. Arrieta, paraissent devoir fournir un argument des plus intéressants au principe de la continuité en profondeur appliqué aux gitesirréguliers. Les gîtes de Santiago sont des gîtes de contact, subordonnés à des amphibolites très-développées qui rappellent tous les caractères des grunsteins de Dillenburg, et qui paraissent suivre les plans de stratification des schistes soulevés. Un d'eux, l'Isabé-