Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 167]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

Essais au chalumeau.

ANALYSE 326 Dans le tube fermé la gréenoVite desséchée ne donne pas d'eau; Mais elle perd sa couleur rouge de chair et elle devient d'un vert pistache.

Une esquille du minéral chauffée fortement entre des pinces .de platine,' fond avec un léger bouillonnement, et donne un émail d'une couleur sale.

Pulvérisée, la gréenovite se dissout, quoique assez difficilement, dans le sel de phosphore, et au feu de réduction on a une belle coloration violette, comme celle que donne l'oxyde de titane pur. Avec le borax la .dissolution se fait plus facilement qu'avec le sel de phosphbre. Au feu de ré-

duction très-soutenu, on a une couleur jaune

clair,. puis améthyste sombre.. On sait, d'après M. Berzelius (voir Essais au chalumeau ), que pour le sphène on ne peut obtenir cette réaction ;

toutefois, pour la gréenovite , en flambant ensuite la petite coupelle d'essai , je n'ai pas pu pro-

duire d'émail bleu, comme cela a lieu pour de l'oxyde de titane pur dissous dans du borax, et qu'on soumet au flamber après qu'il a donné la coloration due au feu de réduction. Au feu d'oxydation, et avec un petit cristal de nitre, on a une couleur améthyste produite par le manganèse, et on peut voir par cet essai qu'il n'y en a pas beaucoup. Avec le carbonate de soude sur une feuille de platine, on a sur les bords la coloration due au manganèse; sur le fil de platine la fusion se fait avec un léger bouillonnement; mais quelle que soit la quantité de carbonate de soude qu'on ajoute, il est .impossible de dissoudre intégralement la grécnovite, et l'on a toujours de petits squelettes

nE LA GRÉENOVITE.

337

blancs qui nagent dans la perle : comme l'oxyde de titane pur disparaît d'une manière complète

dans une quantité suffisante de carbonate de soude, il est bien probable que cette propriété est due à la grande quantité de chaux qui se trouve dans le minéral.

Avec le nitrate de cobalt on a une coloration d'un noir sale. Avant de faire l'analyse de la gréenovite, il était important de connaître quel était l'état d'oxydation du titane et du manganèse. Généralement le titane se trouve dans la nature à l'état d'acide titanique cependant il résulte des derniers travaux de M. H. Rose, publiés dans la 5' livraison des Annales de Poggendorf de 1844,

qu'il peut aussi exister à l'état d'oxyde bleu quoique ce dernier oxyde soit très-instable lorsqu'il est formé dans le laboratoire, puisqu'il décompose même l'eau pour passer à l'état d'acide titanique. Ainsi, d'après M. H. Rose, cet oxyde est celui qui entre dans la composition de l'Haienite et de tous les fers titanes, dans lesquels il remplace une certaine quantité de peroxyde de fer, avec lequel il est isomorphe.

Pour rechercher quel "était l'état d'oïydation du titane , j'ai en premier lieu maintenu pendant longtemps à une bonne température rouge, du minéral bien porphyrisé et préalablement desséché; il a pris une couleur vert pistache, mais il n'a pas été possible de constater une variation notable &poids.

Si on observe que l'oxyde bleu du titane est trèsavide d'oxygène, et que d'ailleurs l'ilmenite grillée

à l'air augmente très-sensiblement de poids, quoique dans la gréenovite le titane soit combiné

Analyse

qualitative.