Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 10]

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10/ du cirque, accidents par suite desquels la pente moyenne des coulées qui s'y sont répandues doit s'élever à plus d'un degré et demi. De ces considérations je conclus de nouveau que le cirque ne peut exister tel que l'a figuré M. Berthelot. Il est évidemment nécessaire de le réduire et par conséquent de le rapprocher beaucoup des dimensions que M. de Buch lui a assignées. Je doute même qu'il soit possible de figurer le cirque et le pic d'une manière satisfaisante sans adopter non seulement un tracé analogue à celui de M. de Buch, mais aussi des cotes de hauteur à-peu-près identiques avec celles qu'il a déduite des observations barométriques exécutées par lui en 1813. La carte de M. de Buch est complètement exempte des impossibilités que je viens de signaler dans celle de M. Berthelot ; en combinant la forme qu'il a donnée au cirque avec la hauteur qu'il lui assigne, on peut aisément calculer que pour un spectateur placé sur le pic le cirque doit, suivant son tracé, se projeter presque en entier sur l'île elle-même et ne cacher en un petit nombre de points qu'une lisière de mer très-peu étendue. Or, la supposition que le cirque se dessine réellement de cette manière est évidemment la seule qui permette de concevoir comment tant d'habiles observateurs sont montés sur le pic sans se rendre compte de l'existence du cirque ; comment M. de Buch a excité tant de surprise en le signalant ; comment il est même arrivé que depuis qu'il en a parlé, des personnes qui étaient montées avant lui sur le pic ont encore nié l'existence de ce même cirque. En resserrant les montagnes autour de la base du pic et en assignant aux bords du cirque une hauteur un peu moindre que M. Berthelot, M. de Buch a fait rentrer toutes les pentes dans des limites rationnelles. D'après la forme qu'il assigne au cirque et à la base du pic, on n'éprouverait aucune difficulté à concilier la hauteur connue du pic et sa forme élancée avec la pente nécessaire des coulées qui en entourent le pied. De Chasna à la place d'Adexa on aurait d'après sa carte une pente moyenne de 5° 44', pente qui surpasse encore à la vérité la plupart de celles que présentent dans des