Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 9]

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9/ Genève et dans le bulletin de la Société de géographie, M. Berthelot attribue une hauteur de 900 pieds aux escarpements que traverse le défilé de la Degollada de Veanca, ce qui place leur base à 8400 pieds ou 2728 mètres au-dessus de la mer, cote qui est en effet inscrite dans le fond du cirque près de ce point. Diverses coulées de laves se sont étendues depuis le pied du pic jusque-là, sur une longueur qui mesurée sur la carte serait de deux lieues, ou de 11110 m. M. Berthelot, dans un des mémoires précités décrit avec les couleurs les plus vives et les plus vraies la rudesse de ces coulées et la peine qu'on éprouve pour les traverser. Or, des coulées aussi tourmentées ne peuvent certainement s'appuyer sur une pente moyenne de moins de 1° 1/2, ce qui suppose que dans une longueur de 11110 mètres elles auront descendu de 291 m ; leur point de départ de la base du pic serait donc élevé de 3019 mètres. Ainsi, en supposant avec M. Berthelot une hauteur absolue de 3712 m à la cîme du pic, la hauteur du cône proprement dit ne serait de ce côté, qui regarde le S.-S.-E., que de 693 m, même en faisant abstraction des collines de pierre-ponce qui en encombrent le pied et qui raccourcissent encore la partie régulièrement comique. Or, un tel résultat est impossible, car la Estancia de los ingleses, située déjà à une certaine hauteur sur la pente E.-N.-E. du cône, n'est élevée, d'après M. Berthelot, que de 7756 pieds, ou 2519 m, ce qui fait 500 m de moins que le résultat précédent, et les extrémités de deux arètes du cône aussi rapprochées l'une de l'autre ne peuvent présenter une différence de hauteur de 500 m. Il est au contraire évident que le circuit de la base du cône doit être compris à-peu-près dans un plan horisontal, sans quoi le nom de Plateau des Cairadas n'aurait jamais été inventé pour désigner le terre-plain à-peu-près uni sur lequel s'élève le grand cône. Ce résultat impossible n'est cependant qu'une conséquence réduite des données de M. Berthelot, car j'ai eu soin de réduire à leur minimum les nombres que j'ai combinés ; j'ai même fait abstraction de plusieurs éléments dont j'aurais du tenir compte, tels que les anfractuosités et les saillies trachytiques que M. Berthelot signale dans l'intérieur