Annales des Mines (1842, série 4, volume 2) [Image 215]

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SUBSTANCES IIINERALES.

grises, qui renferment souvent dans leur 'sein des masses séléniteuses imprégnées de soufre et de selmarin. On dit, dans le pays, que ce terrain, après avoir été desséché par les chaleurs de l'été, recevant l'action des eaux pluviales , éprouve une espèce de fermentation qui produit des miasmes délétères. C'est effectivement après les pluies et les inondations que les maladies commencent à devenir communes. Tous les marais ne paraissent pas capables de produire des miasmes nuisibles ; il faut les distin-

guer en marais malsains et marais indie-

rents. Il est connu maintenant que ces derniers sont ceux qui ne contiennent presque pas de sels en dissolution, ou dont le fond ne contient pas de produits minéraux marins. Les marais malsains tiennent en dissolution une proportion notable de sels , et on peut les diviser en trois catégbries , suivant que ces sels proviennent, I. d'eaux

minérales ; 2° des eaux de la mer ; 3° du terrain même. Dans les maremmes toscans, les marais malsains appartiennent surtout à ces deux dernières catégories.

Les terrains marécageux continuent d'être encore assez longtemps des foyers d'insalubrité et leur assainissement ne devient complet qu'au bout de quelques années. Ces terrains dangereux renferment du sel marin, et produisent des efflorescences aux époques de sécheresse. Ils sont incapables de développer la végétation de la plupart des plantes qui croissent dans les terrains sains. Il

est connu depuis longtemps que les eaux

salées, lorsqu'elles viennent à se mélanger avec des eaux marécageuses, deviennent une cause d'insa-

lubrité. Il y a des exemples d'effets semblables

EXTRAITS.

425 dans l'influence des eaux minérales. Tel était le lac de Rimigliano , situé entre Torre san Vincenzo et le promontoire de Papulondon : ce marais n'existe plus depuis 1832. Le fond du lac, reposant sur une

couche noire d'origine marine, était formé d'une matière d'un blanc jaunâtre ,de consistance pâteuse,

quelquefois gélatineuse, remplie de fragments de tiges de chara hispida ( la seule plante végétant dans ces marais); agitée, cette vase dégageait une

odeur insupportable, qui était due à du gaz hydrogène sulfuré et à une substance organique (putérine)., La partie solide du dépôt est un mélange de matières organiques, de carbonate et sul-

fate de chaux, etc. Il n'est pas douteux que l'hydrogène sulfuré ne provienne de la réaction qui s'exerce entre les substances organiques et les sulfates. Les gaz étaient en outre mêlés d'hydrogène carboné qui pouvait contribuer à l'insalubrité. Dans les ports de Vada , de Porto-Nuovo, de' Piombino et dans l'ancien port de Talamone , etc., des amas d'algues qui sont baignés par des eaux douces en communication avec les eaux de la mer, deviennent des causes très-actives d'insalubrité: La présence de l'hydrogène sulfuré dans les produits

de la putréfaction, a été constatée, et quelques expériences ont prouvé que l'algue n'entrait pas en putréfaction dans l'eau pure en dégageant de l'hydrogène sulfuré : pour qu'un tel dégagement ait lieu, la présence des sulfates dans l'eau est nécessaire.

Il y a des faits qui prouvent que l'hydrogène sulfuré n'est pas toujours capable de produire des fièvres. Mais comme dans toutes les localités des

maremmes où règne un air malsain, on voit le gaz hydrogène sulfuré ou carboné, surtout le