Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 250]

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488 NATURE ET TRAITEMENT DES MINERAIS même arbre de la roue à augets qui communique

son mouvement aux tonnes, porte à un de ses

bouts une roue dentée qui fait marcher deux cuves de lavage, et à l'autre bout une seconde roue

dentée qui met en mouvement la meule d'un. moulin à moudre le minerai. Les tonnes ont à peu près tm,25 de longueur sur orn,82 de diamètre ; elles sont en bois et doublées à l'intérieur en tôle. Les cuves de lavage ont un peu plus de

deux mètres de hauteur, jm,j de diamètre en bas et 1.'4 de diamètre à leur partie supérieure.

Dans chaque cuve il y a un axe vertical tournant sur son pivot au centre du fond de la cuve et qui porte un moulinet composé de tringles en fer. Les parois de chacune des deux cuves sont percées

de quatre trous à différentes hauteurs et les trous bien bouchés.. Chaque tonne contient six à sept Charge. charges de minerai, du poids total de 24 à 28 quintaux du pays. On ajoute six à sept livres de mercure pour chaque marc d'argent qu'on suppose dans le minerai ,

et on met dans les tonnes

des plaques de fer, de la vieille ferraille, etc., dont on ne sait pas au juste le poids. Dernièrement, au lieu de se servir de fer en petits mor-

ceaux, on a imaginé de mettre dans chaque tonne huit morceaux de fer carré à peu près de la longueur des tonnes. On n'emploie pas de sel marin. On met à la fois toute la charge Opération.

de minerai et de mercure et on remplit la tonne

d'eau aux deux tiers ou aux trois quarts de sa capacité. On bouche bien l'ouverture avec une plaque en bois retenue par des barres de fer, et on fait

tourner les tonnes pendant douze à quatorze heures, avec une vitesse de vingt à vingt-cinq

D'ARGENT DU CHILI.

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tours par minute. Dans cette opération, la tem pérature du mélange s'élève beaucoup ; tandis que dans les machines de Cooper, la température de l'eau dans les cuves se maintient à ïo et quelquefeis à ici au-dessous de celle de l'air. Dans le courant de l'opération , on arrête de temps en temps les tonnes pour observer à la chua l'état dans lequel se trouve le mélange, et lorsqu'on aperçoit que tout l'argent chloruré et l'argent métallique ont disparu , on arrête la machine, on tourne la tonne de manière que son ouverture se trouve en bas, on ouvre la plaque et on fait écouler l'amalgame dans un baquet où on achève de le laver et de le nettoyer.

Dès qu'on voit qu'il ne reste plus d'amalgame liquide dans la tonne, on ferme l'ouverture, on ôte le baquet et on ouvre de nouveau la tonne pour passer les boues d'amalgamation dans un bassin qui se trouve au-dessous des tonnes. De là on transmet ces boues dans les cuves de lavage que l'on remplit d'eau jusqu'à la hauteur du trou le plus élevé. On fait tourner le moulinet jusqu'à ce que toute la masse soit bien déliée, et alors on ouvre les trous d'en haut et on passe dans les cuves

un courant d'eau continu. On fait marcher les moulinets pendant environ une heure, et on ouvre un second trou situé immédiatement au-dessous du premier ; puis on attend que l'eau qui sort soit

presque limpide, et on ouvre un troisième trou d'en bas. On continue ainsi le lavage jusqu'à ce que toutes les particules d'amalgame qui avaient été disséminées dans la ruasse des boues dans les

tonnes, aient le temps de se réunir au fond des cuves. Alors on réunit cet amalgame au précédant, on les filtre, etc. Pendant que cette