Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 145]

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MINES D'ARGENT 282 Quelque riche que soit le minerai, il arrive ordinairement que le mélange des terres ou farines ne

contient que 120 à i4o marcs d'argent au caisson (environ 0,01 à o,or 2), et le reste de l'argent passe dans le relave. Cela tient probablement à la nature même de cette espèce minérale qui, lorsqu'elle se trouve en abondance, forme de gros grains, beaucoup plus gros que l'argent natif fin ; car j'ai re-

marqué que l'argent métallique pur qu'on voit dans les minerais chlorurés et arsénifères de Ladrillos, de Chafiarcillo, de Tunas, etc., est toujours disséminé en particules tellement fines que lorsqu'on pulvérise ces minerais il ne reste rien dans le bassin du moulin, pas même de traces d'argent, quelque riche que soit le minerai. TRAITEMENT DU RELAVE ( Cocirniento).

Le résidu qui reste dans le bassin du moulin n'est pas tout à fait pur ; il contient encore beaucoup de gangue bary tique et des parties cobaltifères mélangées ou enclavées dans les grains d'argent. On

commence par remplir le bassin d'eau et on fait subir au minerai un lavage soigné au moyen de sébiles en forme d'entonnoir très-évasé d'environ six pouces de profondeur. Deux laveurs se tenant debout dans le bassin, prennent chacun quelques livres de relave dans leur sébile et la tenant submergée dans l'eau, l'agitent et remuent la masse de manière à ce que le sable passe à la surface et l'argent tombe au fond de la sébile. On ôte avec précaution le sable de dessus le minerai pur et on tâche autant qne possible de séparer ce dernier. On vide ensuite les sébiles dans une chaudière de cuivre d'environ im,3 de diamètre et de om,5 de

D'ARQUEROS

, AIT CHILI.

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profondeur. On verse de l'eau, on ajoute du sel, et puis immédiatement après du mercure en proportion à peu près triple du poids de l'argent. On remue la masse et on la fait chauffer pendant une ou deux heures tout au plus, sans porter la chaleur à la température de l'ébullition. C'est cette opération qui donna au procédé le nom de cuisson ( cocimiento ).

Au bout de deux heures l'opération est terminée. Les grains d'argent enveloppés dans un amalgame épais qui adhère à leur surface forment une masse pesante, qui nage dans le mer-

cure, tandis que les grains de sable et tout ce qui n'est pas métallique se détachent du minerai et viennent à la surface. On enlève ce sable à la main et on le nettoie en frottant les grains les uns contre les autres pour en détacher les particules d'ar-

gent. On remue à différentes reprises la masse pour aider la séparation des parties pierreuses ; puis on décante l'eau, on nettoie bien la surface du bain au moyen de linges humides et on retire à la main la masse de l'argent qui forme un corps séparé au milieu du mercure. On la porte immédiatement dans le magasin où on l'exprime dans des moules en bois pour séparer l'excès de mer-

cure. Sortie du moule, on la soumet à la distillation dans le même four et dans les mêmes appareils que l'amalgame provenant du traitement des terres. Dans cette distill a tion non-seulement on

retire tout le mercure qui a été employé dans la cuisson, mais aussi presque la totalité du mercure qui se trouvait à l'état d'amalgame natif dans lé minerai. Il ne se perd que ce que retient l'argent cru sorti du fourneau de distillation. Cet argent cru, nommé piîict, est connu dans le commerce