Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 144]

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MINES D'ARGENT

du triage des minerais de Caîicha n'ont quelquefois que 3o à 35 marcs au caisson (0,0025). On conçoit que les minerais étant très-riches on n'en retire pas beaucoup des mines d'Arqueros.

Prépara tion de s minerais.

Pour un caisson de minerai de première qualité on retire ordinairement 5 , 6 et :7 caissons de minerai de Caîicha et à peu près de caisson de Llampos. On concasse le minerai en morceaux qui ne dépassent pas 2à 3 centimètres cubes en volume. On les charge dans des sacs de cuir d'environ 2 quintaux de poids et on les transporte à dos de mules aux ateliers d'amalgamation (buitrones ) qui se trouvent à 12 lieues de ces mines, à Coquimbo et dans les environs de la ville. Chaque charge pèse 4 quintaux du pays ; 16 charges forment un caisson (cajou).

La méthode qu'on suit pour le traitement de ce minerai consiste non-seulement à extraire l'argent , mais aussi à utiliser le mercure contenu dans le minerai. Si tout l'argent passait à l'état d'amalgame complet, mou, tel que la méthode américaine ordinaire l'exige, on perdrait dans le traitement au moins 4 onces de mercure pour marc d'argent, et dans beaucoup de cas la perte s'élèverait à i marc de mercure pour ï marc d'argent; et comme ï quintal d'argent natif d'Arqueros contient seulement 18 livres 5de mercure, on perdrait, outre le mercure natif contenu dans le mi nerai, au moins 36 livres de mercure ajouté, pour l'extraction d'un quintal d'argent. Or nous verrons que par la méthode qu'on suit, et qui probablement a été découverte d'elle-même, on ne perd de mercure qu'en traitant les minerais pauvres, et qu'il arrive aux propriétaires d'éviter toute consommation

D'ARQUEROS

, AU CHILI.

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de mercure ou bien d'obtenir une légère augmentation sur le mercure employé dans le traitement, lorsqu'on traite des minerais riches de Ranch°. Voici les principales opérations dont se compose le traitement.

Pulvérisation des minerais.

Les moulins à eau qui servent à pulvériser le minerai ne diffèrent en rien de ceux qui ont été décrits par les voyageurs. C'est toujours une roue horizontale d'environ 4 mètres de diamètre, dont l'arbre est traversé par une tige de fer qui soutient Ta meule. Celle-ci et le bassin sur lequel court la

meule sont faits d'une roche dioritique dépourvue de quartz et de mica. L'opération se fait avec de l'eau ; le minerai s'écrase sous la meule, et pendant que les parties les plus fines d'argent se trouvent entraînées par l'eau avec la gangue, les gros grains, les lames et paillettes d'argent, qui par leur malléabilité ne font que s'aplatir sous la meule, restent dans le bassin et forment un résidu extrême-

ment riche et pesant. On a alors deux produits différents que l'on traite chacun séparément et par des méthodes distinctes.

I. La poudre fine entraînée par l'eau et qui se

dépose dans des fosses de i à 2 mètres de profon-

deur. C'est la boue qu'on traite par la méthode d'amalgamation ordinaire et qu'on nomme terres

ou farines d'amalgamation (tierras , ou farinas de beneficio.)

IL La partie riche qui reste dans le bassin et qu'on nomme relave. On la soumet à un autre traitement nommé cuisson (cocimiento).