Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 15]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

n8

EmPLoi DE L'AIR CHAUD DANS LES USINES

§ 7. Traitement des anciennes scories à l'air chaud.

Dans une série d'environ six siècles, il s'est tassé autour des usines de Freyberg des haldes énormes de scories; les anciens procédés de traitement métallurgique étant encore très-imparfaits dans ces temps reculés, il se trouve des parties de ces haldes qui sont encore riches en argent, à tel point que dans certaines parties on a trouvé des scories qui ont rendu deux marcs aux cent quintaux. A différentes époques on a cherché à refondre ces scories pour en extraire la matte, mécaniquement entraînée, qu'elles renferment; mais ces essais ont été sans succès, les frais n'étaient pas payés par la valeur des produits obtenus. On ne peut pas les employer comme fondant pour la fonte crue ou pour la fonte au plomb , parce qu'elles sont trop silicatées , et rendraient pour l'une le lit de fusion trop réfractaire, et pour l'autre empêcheraient les scories d'être suffisamment basiques. On a essayé, mais sans succès sous le rapport économique , de les soumettre à une préparation mécanique ; mais lorsqu'on *eut construit des appareils à chauffer l'air à l'usine de la Mulde , les résultats changèrent complétement en fondant les anciennes scories à l'air chaud l'économie de combustible fut telle que les frais furent compensés et au delà. A l'usine de la il y a maintenant quatre hauts-fourneaux Mulde, en activité , pour la refonte des scories. On prend sur les haldes les scories , les triant au râteau, afin de laisser le menu en qui a l'inconvénient d'obstruer le fourneau et d'augmenter la consommation de coke ; elles sont cependant plus riches en argent que le reste de la

29 masse. On rejette de même, ou on sépare par un cassage à la main certaines scories silicatées et très-pauvres, qu'il est facile de reconnaître à l'aspect. Les fourneaux sont disposés comme pour la fonte crue ; seulement l'espace où se produit la fusion est revêtu intérieurement en briques, pour qu'il soit plus facile d'arracher à la fin de la campagne les loups ferrugineux qui s'attachent aux parois. On mêle, suivant les besoins, aux scories MÉTALLURGIQUES DE L'ERZGEBIRGE.

anciennes à refondre 3 à 6 p. o/o de scories

chaudes du travail du plomb ; elles forment le fondant le meilleur et le plus économique ; une faible addition de marne calcaire a eu également de l'avantage pour certaines sortes de scories.

On chauffe l'air à la température de 25o

27o' C. On commence , lorsque le fourneau est échauffé, à charger deux bacs de scories plombeuses ; on met ensuite les charges ordinaires de scories anciennes et de fondant. Au commencement on ne met que deux bacs de scories anciennes par panier de coke ; on augmente peu à peu 'jusqu'à ce qu'on ait atteint le rapport de trois paniers de coke pour huit à dix bacs de scories. Le nez se maintient assez court ; il ne se forme pas d'attachement aux parois, et la marche du fourneau est généralement froide (saiger). On trouve seulement, après la fin de la campagne, un loup ferrugineux plus ou moins pesant, imprégné dans la sole. En 24 heures on refond 7o à 8o quintaux de scories des l'aides, et, suivant qu'elles sont plus ou moins réfractaires, on

consomme par quintal o,35 à o,48 scheffe Lorsqu'on met deux tuyères au lieu d'une , la production moyenne est toujours un peu plus grande, et la consommation .relative de coke est