Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 247]

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.SUR M. MALINVAlip.

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

mais que les minerais de la vallée de l'Aubois, et

en général du Nivernais et du Berry, de même qu'une. grande partie des minerais de fer de nos autres provinces, appartiennent à l'étage moyen des terrains tertiaires. Devenu aspirant- ingénieur , Malinvaud fut chargé, à la fin de 1832, du service ordinaire de la Loire. Mais déjà, lors de son arrivée à SaintEtienne , sa santé se trouvait gravement altérée une attaque de choléra lui avait laissé une inflammation chronique de l'estomac que vint encore aggraver la perte douloureusement sentie d'une mère bien-aimée. Cependant les devoirs de sa nouvelle mission, à laquelle il se livra avec le zèle ardent qu'il apportait à tous ses travaux, firent d'abord une diversion utile à ses souffrances. Les éminentes qualités du nouvel ingénieur de

l'arrondissement de Saint- Etienneétaient déjà 'appréciées par les exploitants de ce riche bassin, lorsqu'une circonstance imprévue vint les mettre dans un jour plus évident. L'ingénieur en chef du département, M. Delsériès, ayant été obligé de

quitter momentanément la Loire, le service de ce département fut confié par intérim à son jeune substitut. Sans s'effrayer de cette lourde tâche, ce dernier sut remplir ses nouvelles fonctions de manière à se concilier l'estime des exploitants. Il sut conserver avec eux les bonnes relations favorables à la marche du service, sans s'écarter de la consciencieuse rigidité de principes qui était l'un des traits saillants de son caractère. plus rare encore que Il montra cette la science et que lefermeté' talent, lorsqu'il dut réclamer

l'intervention de l'autorité judiciaire pour faire

495 fermer deux exploitations il licites,,par lesquelles la sûreté de plusieurs habitations dela:ville de Saint-

Chamond se trouvait compromise..

A Rive-de--Gier, le voisinage d'une grande masse d'eau intérieure rendait dangereux les travaux d'une exploitation que l'on ne se hâtait pas assez d'abandonner. Malinvaud signala l'étendue du péril et décida le préfet à faire signifier aux concessionnaires la fermeture de. leur mine. Au

moment où cette notification recevait son: effet, les faibles obstacles , qui avaient jusquelà protégé les travailleurs, cédaient tout à coup à l'effort des eaux, sans que l'on eût à regretter aucun accident ; et notre camarade eut ainsi la satisfaction de prévenir l'une de ces catastrophes malheureusement si fréquentes dans les travaux sou terrains.

Ce dernier accident, que le jeune aspirant avait

su prévoir si habilement, n'était qu'un des cas nombreux que présentait. alors l'arrondissement de Rive-de-Gier. Ce bassin houiller, l'un des plus riches de l'Europe continentale, voyait chaque année quelques-unes de ses exploitations, naguère florissantes.,.submergées par. les eaux souterraines : et la plupart de celles qui restaient en activité se trouvaient menacées d'une invasion complète. Justement alarmée d'un état de choses

qui résultait seulement de la négligence des

exploitants et de leurs dissentions, l'administration qui ne disposait pas encore des pouvoirs que

lui a conférés la loi du 27 avril i838, voulut constater la cause et les progrès- du mal et en trouver le remède. Afin de s'éclairer sur cette question qu'on pouvait appeler vitale pour la Tome XII', 1838.