Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 163]

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ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,

temps, tous les déchets qui ont lieu pendant les transports et dans les magasins (i); tout porte à croire, en effet, que, dans la plupart des cas, le produit en charbon peut être presque double, ainsi qu'on l'a vu , pour le bois de celui qu'on obtientdes

meules; l'effet métallurgique, rapporté au bois peut donc être considérablement augmenté par-là. Mais il faut bien admettre aussi que la .carbo-

nisation intérieure ne s'exécute pas toujours ( et Or suite de circonstances peu connues) aussi régulièrement et aussi complétement que nous venons de le supposer : on cite des essais dans lesquels le combustible, chargé cru dans des fourneaux élevés, bois ou houille, est arrivé presque sans avoir éprouvé aucun changement de nature, dans l'ouvrage, tout auprès des tuyères, et par conséquent il en est résulté le plus mauvais effet.

S'il était bien constaté maintenant, par l'expé-

rience, ainsi qu'on me l'a assuré, que l'emploi du bois torréfié est d'autant plus avantageux que la carbonisation en est plus avancée, et qu'il faille laisser chauffer ce combustible dans les caisses pendant Io heures , au lieu de 4 ou 5 qui avaient été employées juqu'ici , il faudrait reconnaître que le procédé de M. Houzeau Muiron se réduirait à exécuter la carbonisation du bois dans des vases fermés, à l'aide de la chaleur du gueulard du fourneau pour lequel on prépare le charbon

au fur et à mesure du besoin : c'est, au reste, sous ce point de vue que l'on considère le procédé don t il s'agit, dans quelques usines où l'on en

fait établir les appareils. Je ne suis point touché , je l'avoue, des suppositions que l'on a faites relativement à l'emploi du (1) Point d'humidité dans le charbon ainsi formé.

ET AVENIR DES FORGES.

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bois en nature, dans les hauts-fourneaux, et qui s'appliqueraient tout aussi bien , ce me semble au bois à demi-carbonisé, savoir que le charbon parfait ne peut se former dans l'intérieur des fourneaux où l'on charge du bois ; que ce charbon se-

rait très-friable, facilement écrasé, et même en partie brûlé, avant d'arriver dans l'ouvrage, etc. je crois que tout cela peut avoir lieu, mais que Ce n'est pas un résultat nécessaire de l'emploi des combustibles plus ou moins desséchés , torréfiés ou carbonisés; et que les causes des effets divers

produits par ces combustibles, doivent être recherchées ailleurs que dans l'état où ils sont introduits dans les charges. Si l'emploi du bois torréfié ou charbon roux, qui n'a pas réussi partout (1) était cependant reconnu pou r un procédé généralement avantageux,

-et préférable à l'usage ( partiel ) du bois en turc, il resterait encore à trouver le moyen de le préparer dans les forêts , sur les lieux où l'on exploite le bois, et dans des appareils peu dispendieux, faciles à déplacer, afin de diminuer les frais de transport sur le combustible, et de laisser libre

la flamme des gueulards, qui peut recevoir des applications plus utiles ; la chaleur nécessaire à l'opération serait produite par la combustion de branchages et autres débris sans valeur. On a fait' quelques essais dans ce but, à Hayange, mais sans en avoir obtenu des résultats satisfaisants. On assure que le bois à demi-carbonisé est employé dans les feux d'affinerie, et à peu près avec le ,même avantage que dans les hauts-fourneaux. (1) On a observé que , dans quelques hauts-fourneaux, il brûlait trop haut, et laissait 'l'ouvrage , froid, d'où résultait de la fonte blanche, au lieu de la fonte grise qu'on obtenait avec le charbon ordinaire.

Ni