Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 162]

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ET AVENIR DES FORGES.

ÉTAT DE LA FABRICATION DU FER,

les fumerons produits dans les meules, en même

et s'y brûle complétement; enfin que la chaleur produite par les deux sortes d'éléments dont il est composé, concourt au même effet calorifique, ou à l'élévation de la température du foyer : or, c'est évidemment ce qui ne saurait être ; la combustion, ou tout au moins le dégagement des parties volatiles auront lieu d'abord, de toute nécessité, et au-dessus de l'endroit où brûlera la partie fixe; de plus, la vaporisation de celles - là , qui s'opérera nécessairement avant leur combustion, refroidira la portion du fourneau où elle' s'effectuera , et il est à désirer que ce soit loin du point où l'on veut produire la plus haute température. On a bien dit (1), il est vrai , e qu'on pouvait, par torréfaction , amener le bois à un état où il peut produire, à volume égal , le maximum de. température dans un FOURNEAU FERMÉ

temps que le véritable charbon, ont été rejetés pendant longtemps, pour l'usage des hauts-fourneaux, et que si, en raison du prix élevé du combustible végétal et des abus auxquels cela donnait lieu, on les emploie aujourd'hui, ce n'est que par petites portions avec le charbon, et en les considérant toujours comme un mauvais combustible cependant quelle différence faire entre ces fumerons et le bois à demi-carbonisé? Toutefois , et malgré ces difficultés bien réelles,

je crois que l'on peut admettre, d'après divers faits métallurgiques bien constatés, que dans certains cas', la combustion des parties volatiles d'un combustible peut venir. en aide à celle des parties

c'est

encore là une déduction de l'égalité des pouvoirs calorifiques ; mais ce n'est pas tout que cette egalité , et je viens d'en donner la raison, pour le cas où il s'agit d'un foyer fermé. La houille a un plus grand pouvoir calorifique que le coke ; elle a une bien plus grande densité, et cependant c'est tou-

jours, et, avec raison, que l'on choisit celui-ci, lorsqu'on veut produire une très-haute température, comme dans les fourneaux d'essais, dans les cubilots peu élevés, etc. (2). Faut-il ajouter que

Traité des essais, tom. I, pag. 276. 11 aurait été bien facile de vérifier cette assertion par une expérience directe, en employant le charbon roux dans le fourneau d'essai, et pour fondre des minerais de fer. Pour

ma part, je doute beaucoup qu'on en eût obtenu la même température qu'avec le charbon de bois, et surtout qu'avec le coke, dont le pouvoir calorifique et même la densité diffèrent peu de ceux dia charbon roux.

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fixes, et contribuer par la chaleur qu'elles produiront, à augmenter la température d'un foyer, bien que ces parties dussent être vaporisées (i) et s'être séparées ou dégagées, avant d'arriver dans ce dernier, lorsqu'on les a chargées au - dessus de lui. Peut-être faut-il chercher ailleurs la cause principale des effets du bois torréfié, d.e même que du bois chargé dans son état naturel , et aussi pour la houille employée crue dans les hauts-fourneaux, et s'arrêter à cette idée déjà émise d'une carbonisation exécutée dans l'intérieur des fourneaux élevés, dans des circonstances plus favorables que dans les

meules, et de manière à produire beaucoup plus

de charbon ou de coke, et d'éviter en même (1) On peut penser aussi que les gaz combustibles servant à opérer, en' pal-tic, la réduction des oxides métalliques, contribuent à diminuer la quantité de charbon consommé -:- c'est ce qu'indique M. Lampadius.