Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 252]

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TRAITEMENT DES MINERAIS DE FER

que la composition des scories ne varie guère

dans le courant de l'opération, et qu'elles contiennent toujours o,36 à o,38 de protoxide de fer. Les fondeurs ont d'ailleurs soin qu'elles aient toujours la même fluidité , et ils obtiennent ce résultat en jetant sur le fourneau plus ou moins de greillade , ce qui prouve ce que j'ai avancé, que cette substance atteint le fond du creuset sans être complétement déoxidée. On la remplace quelquefois par des scories riches, qui sont évidemment propres à remplir le même but. Causes

de la formation

de l'acier.

17. J'ai déjà fait remarquer que l'on obtient presque toujours du fer fort dans le traitement catalan, mais ordinairement en petite quantité ; il est cependant des forges où ce produit est considérable , et où l'on obtient même beaucoup d'acier naturel. Enfin ,clans presque toutes les forges on a accidentellement quelques massés plus aciéreux que les autres. Pendant long-temps on a cru qu'il n'existait point de méthode fixe pour avoir constamment de l'acier., et beaucoup d'ouvrages ont donné des notions très fausses sur les moyens qui devaient conduire à ce résultat. Les observations que je vais rapporter montreront que la solution de cette question est beaucoup plus simple qu'on ne le pensait autrefois: dans le travail ordinaire des forges catalanes, le fer fort ou l'acier naturel se trouvent principalement à la surface du massé, et surtout à l'extrémité 'voisine du chio , laquelle est la plus dé-. acirée de scorie. 2° Il y a cinquante ans, forges de l'Ariége employaient le minerai grillé; elles consommaient plus de charbon et moins de minerai .qu'on ne fait maintenant; on obtenait beaucoup plus de fer fort et d'acier naturel; La-, ,

DANS LES FORGES CATALANES DE L'AIIIliGE.

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peyrouse en porte la quantité à un quart du pro(luit total. 3" Dans les forges où l'on cherche à obtenir et où l'on obtient réellement encore beaucoup d'acier naturel, on continue à griller le minerai, et on prolonge l'opération de telle sorte qu'au lieu de vingt-quatre massés par semaine, on n'en fait guère plus de vingt; le produit total de chaque massé est moindre que dans l'opération ordinaire, et on consomme plus de charbon. -4. Il est généralement reconnu que les charbons ,durs ( chêne, hêtre, châtaignier ), donnent lieu à la formation d'une plus forte proportion d'acier

naturel que les charbons légers ( pin, sapin,

aulne, bouleau ). 5° Les forges voisines des bois où l'on ménage moins le charbon , produisent

plus de fer fort que les autres. 6' Enfin , on remarque, indépendamment de cette circonstance, que certaines -forges donnent plus de fer fort, et

que leurs trompes ont plus de chute que les autres. Examinons quelle peut être l'influence des di'verses circonstances que je viens d'énoncer. Dans le grillage, tel qu'il s'opérait autrefois, et tel qu'on le pratique encore , le minerai se trouve en contact avec le charbon à une température modérée ; il doit donc y perdre d'abord l'eau qui

centre dans sa composition , puis y éprouver un commencement de réduction par cémentation. Cette réduction peut même être assez avancée, puisque la chaleur suffit pour fondre en partie les matières terreuses.

Le minerai ainsi préparé étant porté dans le

fourneau , et y subissant le même traitement que dans le travail ordinaire, doit nécessairement être

plus carburé que dans celui-ci, et d'autant qu'alors l'opération est plus prolongée. Il n'est donc Tome

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