Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 251]

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TRAITEMENT DES MINERAIS 1)E FER

de la température croissante, réunie à celle du charbon en contact, détermine ensuite une cé-

mentation désoxidante des fragmens métallifères. A mesure que les couches voisines du combustible sont réduites, on les pousse vers le centre du feu, et les suivantes éprouvent les mêmes effets. Les grumeaux métalliques, exposés à une chaleur plus intense, subissent une demi-fusion

qui permet lem. agglutination, tandis que les matières terreuses s'écoulent en scories, en entraînant les oxides non réduits.

Les fragmens désoxidés exposés à l'action d'un

feu plus vif, dans la partie inférieure du four-

neau , continueraient à se carburer par cémentation, si cet effet n'était pas combattu par l'action de la greillade. En effet, cette Matière que l'on jette sur les charbons, pendant plus de quatre heures, descend rapidement au fond du creuset, sans être complétement désoxidée; elle doit donc, tout en se réduisant , empêcher les grumeaux métalliques de se changer en acier. Mais dans une Opération qui s'exécute sur une grande quantité de matières, les phénomènes ne sont point nettement tranchés comme dans une expérience de laboratoire; ainsi la surface de quelques fragmens doit demeurer aciéreuse , tous ne doivent point être entièrement désoxidés , la greillade ne doit point être réduite en totalité ;ide là les grains aciéreux que présente le fer produit; de là le passage dans les scories d'une portion du métal , dont la présence est d'ailleurs nécessaire pour déterminer la fusion des substances terreuses. Cette fusion doit s'opérer principalement vers la fin de l'opération, alors que les matières réunies au fond du creuset y subissent une température

DANS LES FORGES CATALANES DE L'ARIEGE.

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plus élevée ; alors aussi la cémentation des grumeaux réunis en massé doit être plus active , d'où résulte l'aciération de la surface de la loupe, surtout vers la face du laiterol par où s'échappent les scories.

Ces diverses cémentations s'effectuent d'autant

plus aisément, que la mine est plus riche et les matières terreuses plus rares et plus fusibles ; aussi

n'a-t-on pas pu traiter avec avantage, par la méthode catalane, les minerais du Berry, et les fers spathiques magnésiens des Alpes (Dietrich, t. I) , tandis que les minerais riches et rnanganésifères sont éminemment propres à subir ce mode de traitement. Les premiers ne rendaient que très peu de fer, qui presque toujours n'était pas soudable ou qui du moins était très pailleux. L'expérience et la théorie s'accordent à mon-

trer que, durant la première partie de l'opération, la chaleur doit être modérée ; sans cette précaution une portion notable du minerai passe dans

les scories. D'une autre part, lorsque vers la fin la température est extrêmement élevée, il arrive quelquefois que l'on obtient du fer coulant, mais en petite quantité, qui s'échappe avec les scories. Probablement il est souvent aciéreux; néanmoins j'en ai vu qui ne pouvait point se tremper, et qui cependant se forgeait bien, sans être d'excellente qualité. et notammentLapey-rouse,

ontQuelquespersonnes' conclu de ce résultat exceptionnel qu'il y a fusion complète dans les fourneaux .catalans; l'ensemble des phénomènes me paraît tout-à-fait contraire à cette supposition : en l'adoptant je ne verrais aucun moyen de les expliquer. E para ît , d'après deux analyses de M. Berthier,