Annales des Mines (1835, série 3, volume 7) [Image 297]

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DES BOIS.

DE LA CARIE SÈCHE

surtout lorsqu'elles n'étaient pas traversées par un courant d'air. Il serait toutefois possible que certaines humidités ou exhalaisons contribuassent à la pourriture

des bois. Ainsi, il y a quelques années que je fis refaire le plancher supérieur d'une étable à boeuf, longue, fort étroite, et ne recevant d'air que par la porte :les solives employées étaient de sapin : elles venaient des Pyrénées, et avaient de om, 10 à 0', I 2 d'équarrissage. Au bout de six mois, l'extrémité in-

térieure, sur une longueur de 4 ou 5 mètres, s'effondra ; les solives étaient presque entièrement cariées, elles avaient été continuellement plongéesdans un air non renouvelé, il est vrai, mais

saturé d'humidité provenant de la respiration, transpiration, etc., des boeufs. En conséquence , est bien douteux que la cause du mal fût la carie sèche, et indépendamment cf elle il y aurait une

autre cause de la prompte pourriture et destruc-

commun ne dure que quelques mois, le chêne noir (quercus-robur) dure deux ans. Les auteurs qui regardent la séve demeurée dans les bois comme la cause première de la carie sèche, observent que les chênes écorcés au printemps , et coupés dans l'hiver suivant, sont moins sujets à cette maladie. Peut-être pourrait-on essayer ce moyen de préservation pour les étançons des mines de Carmaux.

NOTE Sur les moyens employés dans les mines du Hartz pour préserver les bois de la carie sèche. (Extrait d'un mémoire de M. Regnault, élève-ingénieur des mines, .sur les mines et usines du Hartz.

tion des bois.

Cependant l'étonnante promptitude avec laquelle de forts étançons de chêne sont mis hors de

service aux mines de Carmaux, quelquefois en moins de trente jours, parait être- un effet de la carie sèche. Ses ravages tiendraient, r à la très forte chaleur qui a lieu dans quelques parties de ces mines; 2° au défaut de circulation de l'air ; et peut-être encore à la nature de cet air, bien que d'ailleurs les lumières y brûlent bien, et qu'il n'y ait jamais eu d'explosion de gaz hydrogène à Carmaux.

Je dois encore remarquer que la promptitude de la destruction dépend aussi de la nature des bois; et M. François rapporte., que là où le chêne

On avait remarqué que les bois se conservaient

beaucoup plus long-temps .dans les parties humides des puits , que dans les parties sèches de dans ces dernières, ils étaient détruits en peu temps par la moisissure. Cette observation fit venir l'idée de maintenir les pièces de boisage Mouillées par un arrosement artificiel, et ce système est maintenant suivi dans presque toutes les mines du haut Hartz. On mouille ce bois, tantôt en conduisant de l'eau dans une rigole formée avec deux planches jointes d'une manière imparfaite , et qui laisse ainsi tomber l'eau en gonttelet-