Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 265]

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526 NÉCROLOGIE mien, Vauquelin, Baill et du Belloy, Hassenlratz ,

Faujas de Saint-Fond, etc.

Les ingénieurs de ces premières années ne peuvent avoir oublié tous les témoignages de bonté

et d'intérêt que Gillet de Laumont prodiguait aux élèves de l'école, regardait comme ses enfans, et auxquels il donnait les soins les plus assidus et les attentions de la véritable sollicitude du père de famille. En 1798, il fut nommé membre du jury de la première exposition , heureuse innovation due au génie de François de Neufchâteau, et depuis répétée avec tant de succès pour la prospérité de notre industrie. En 18oi, Gillet de Laumont présenta à la société royale et centrale d'agriculture des tableaux statistiques des principales substances minérales du département de la Seine, avec l'indication de leur utilité dans l'agriculture et les arts. Vers le même temps, il communiqua à l'Institut ses recherches sur la conversion de l'argent muriaté en argent natif par le seul contact du fer ou du zinc, et la suite de ses travaux sur la trempe des aciers et sur les meilleurs moyens de reconnaltre la qualité du fer, etc.

C'est à lui que nous devons la connaissance exacte du gisement des mines d'étain de Vaury dans la Haute-Vienne. En 8o3 , nous l'avons vu, oubliant son âge et ses infirmités, diriger lui-même les élèves de l'École pratique des mines du Mont-Blanc, en parcourir avec eux les hautes vallées, et gravir les rochers les plus abruptes de la Tarentaise, du Chablais, du Faucigny et de la Maurienne ; enfin, rivaliser: avec eux dans l'exploration de ces mon-

NÉ CROLOGIE.

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tagnes, où nos ingénieurs et savans français, après les de Saussure, les Deluc , les Pictet, ont encore fait tant de découvertes importantes en minéralogie et en géologie. Toujours bon, toujours indulgent et communicatif, Gillet de Laumont était le guide des ar-

tistes; aussi, nul que lui ne sut jamais leur inspirer une confiance plus entière et plus absolue. S'oubliant entièrement, pourvu qu'il fût utile

à la science et aux arts, on le trouvait partout où il y avait du bien à faire, des malheureux à

soulager, des artistes à protéger, des expériences à faire, Cie la science à approfondir; enfin, partout où il pouvait donner l'exemple de ce désir de voir, de découvrir la vérité, de cet indicible besoin du rerum cognoscere causas. Ainsi, nous l'avons vu partager simultanément son temps, ses veilles et ses travaux entre le corps dés mines, l'académie des sciences, la société d'histoire naturelle , la société philomatique , la société royale et centrale d'agriculture, la société d'encouragement et la société d'horticulture, dont il fut un des plus zélés fondateurs, et à laquelle, peu de jours avant sa mort, il apportait encore le tribut de sa longue pratique et des expériences nombreuses qu'il avait entreprises dans son domaine de Laumont. Gillet de Laumont fut long-temps un des principaux et des plus zélés collaborateurs de divers ouvrages périodiques sur les sciences et les arts.

Il a inséré un grand nombre de mémoires , d'observations et de rapports : dans le Journal et

dans les Annales des mines ; 2 °. dans le Journal. de physique et d'histoire naturelle de Rozier et de La