Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 262]

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5.20

OBSERVATIONS

transition dont le versant rapide s'étend jusqu'à une petite distance de Guadalquivir : on aperçoit, par une sorte d'embrasure qui existe entre les montagnes, la ville située sur la rive droite de ce fleuve, et la vaste plaine qui en borde

la rive gauche. Au pied des- montagnes, et en avant de Cordoue ; on voit les petites collines du calcaire coquiller

qui renferme les oursins et les térébratules du 2'. étage

SUR L'ESTRAMADU RE.

521 Toutes les pentes de la Sierra sur une hauteur de plus

de i.000 mètres sont recouvertes au premier printemps d'une végétation magnifique et dont la nature fait tous les frais. Des bois d'oliviers et des buissons de roses naturalisés en ce lieu sont les dernières traces des innombrables jardins qui couvraient ce vaste amphithéâtre lorsque Cordoue était la capitale des califes d'Occident.

tertiaire de la Corse. La ville de Coi-cloue est située sur une

plaine d'alluvion d'une faible largeur qui ne s'étend qu'à une petite distance sur la rive gauche cette plaine est encore encaissée de ce côté par une petite chaîne de collines , composées de marnes grises, qui me paraissent appartenir à l'étage tertiaire moyen ; en sorte que la ville est assise dans un petit bassin creusé au milieu de cette formation. Enfin , on aperçoit à l'horizon les -premiers sommets de la région montagneuse qui sépare le bassin du Guadalquivir de celui de la Méditerranée. Aucune description ne pourrait donner une idée de l'aspect admirable qu'offre la plaine de l'Andalousie, vue des hauteurs dela grande fataise qui domine Cordoue. Le voyageur qui en a joui pour la première fois, en arrisant du nord, et après avoir parcouru les sauvages et âpres

solitudes de l'Estramadure et de la Sierra-Morena, ne peut oublier l'impression que lui a causée l'opposition brusque qu'établit, entre le climat et les productions des deux rives du Guadalquivir , l'abaissement subit du plateau central de l'Espagne. Aux sombres buissons de cistes , d'alaternes , d'arbousiers et de pistachiers , aux tristes bouquets de lièges et de chênes verts, succèdent déjà sur les dernières crêtes de la Sierra des bois de cette belle espèce de pin , dont l'emploi est devenu classique en peinture pour caractériser les paysages de l'Europe méridionale. Eu commençant à descendre vers la plaine, on rencontre bientôt, dans des ravins exposés à l'action d'un soleil brûlant , l'agave d'Amérique et le cierge raquette. Ces végétaux , donnent un caractère

tout africain à la contrée et sont employés exclusivement

dans la plaine pour la clôture des jardins où la culture arabe s'est perpétuée jusqu'à nos jours avec les norias. Le grenadier, l'oranger et même le dattier y croissent avec vigueur au milieu de plusieurs autres végétaux des tropiques, et l'on y retrouve avec délices, sous de vastes figuiers, le bienfait de l'ombre qui est refusé aujourd'hui à l'a plus grande partie de l'Espagne méridionale.

Figure a. Cette vue, prise à 2 myriamètres à l'ouest-nord-ouest de Cabeza-del-Buey, offre un exemple d'un accident assez fréquent dans les chaînes rectilignes , à section triangulaire et à sommets quartzeux, qui s'élèvent en si grand nombre au-dessus des plateaux de transition de l'Estramadure. Ces chaînes sont souvent interrompues, sur une assez grande partie de leur longueur ; mais alors de gros rochers quartzeux, s'élevant çà et là dans l'intervalle, établissent une sorte de continuité entre ces divers élémens d'une même chaîne. Le Castillo d'Almochon est bâti sur l'un de ces rochers isolés, dans l'alignement de la grande chaîne qui court à l'O. i6° N., de Cabeza-del-Buey à Castuera.

Figure 3. Cette vue est prise au nord-est d'Almadcn, des pentes d'une petite colline située au nord de celle sur laquelle est situé le bourg. Les gîtes de mercure sont exploités dans cette dernière et orientés, à peu près comme l'indique la petite coupe, placée au bas du dessin, et dans laquelle j'ai représenté la section horizontale des travaux souterrains, à la profondeur de 250 mètres environ. La colline d'Almaden et celle qu'on aperçoit derrière, s'élèvent à 8o mètres au-dessus du thalweg qui les sépare elles sont orientées, l'une et l'autre, à peu près de l'est à l'ouest. La grande chaîne qu'on voit au sud de ces deux collines, et dont le sommet est hérissé d'un grand escarpement de quartzites, n'a pas moins de 400 mètres de hauteur, et

se dirige de l'est 4o" nord à l'ouest 400 sud. Elle

Me

paraît avoir conservé d'une manière distincte les caractères de la révolution qui a suivi la première période de transition.