Annales des Mines (1834, série 3, volume 6) [Image 46]

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NOUVELLES EXPÉRIENCES

SUR LE FROTTEMENT.

de mouiller les surfaces .de fonte glissant sur de la fonte. Le Savon sec est aussi un enduit fort peu convenable, puisqu'il augmente le frottement au lieu de le diminuer. Les expériences sur le glissement de la fonte

élevée au-dessus du fond de la fosse étant facile à mesurer, on avait tous les moyens de déterminer le temps pendant lequel la bombe avait agi concurremment avec la grande caisse. A l'aide de cet appareil simple, M. Morin s'est assuré que, quand les métaux glissent les uns sur les autres avec enduit, le frottement reste constant, quelle que soit la nature du mouvement imprimé au corps frottant. Dans le cas où le poids moteur de la grande caisse descendante est précisément égal au frottement, le mouvement devient uniforme lorsque la bombe cesse d'agir. Pour produire des mouvemens retardés, il faut que ce poids soit inférieur à l'intensité du frottement connu par les expériences faites sur le mouvement accéléré. Seulement, dans le cas actuel, la présence de l'enduit réduisant beaucoup le frottement, le retard dans le mouvement se fait très lentement, et le traîneau ayant encore à l'extrémité de sa course une vitesse assez grande pour que son inertie ait de l'influence sur sa marche, il devient impossible

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sur la fonte avec enduit de suif ont été faites, partie par une température moyenne de i8°,6, partie par une température moyenne de 10,5. Leur accord montre qu'entre ces limites la température n'a pas d'influence sur l'intensité du frottement: il n'en Serait peut-être pas de même à des températures beaucoup plus basses, parce que le suif est capable de se durcir beaucoup; mais, dans les machines, la continuité du mouvement établit et entretient les enduits dans un état d'onctuosité et de chaleur moyenne à peu près constant et voisin des limites dans lesquelles on a opéré. Le suif est un enduit moins convenable que le

saindoux, mais cela tient sans doute à sa plus grande dureté naturelle, et dans les mouvemens

long-temps continués, et surtout dans les machines

à vapeur où le suif est souvent fondu, et où il a alors la consistance du saindoux, il doit produire le même effet.

M. Morin a fait sur le frottement de la fonte sur la fonte trois séries d'expériences dans lesquelles le mouvement a été accéléré, .uniforme et retardé. Pour produire les mouvemens uniformes ou retardés, M. Morin a substitué aux deux petites caisses supplémentaires une bombe suspendue sous la grande caisse descendante, et dont, il réglait le poids à volonté en y ajoutant des balles de plomb. La hauteur dont cette bombe était

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de calculer le frottement par la méthode em-

ployée dans le cas du chêne glissant sans enduit sur le chêne. Mais on parvient facilement au résultat cherché en déterminant graphiquement la vitesse en deux points connus de la course. La vitesse n'est autre chose que la tangente trigonométrique de l'angle que fait avec l'ordonnée de la courbe la tangente à cette courbe. D'ailleurs, pour la partie du mouvement où le mouvement est uniformément accéléré, la tangente se détermine rigoureusement à l'aide du foyer; et pour la partie retardée, comme la courbure est peu sensible vers la fin de la course, on ne peut pas com-